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Biotechnologies : la recherche française à la traîne

Le rapport de L'Observatoire des Sciences et des Techniques (OST) des indicateurs de science et de technologie permet de faire le bilan des activités scientifiques et technologiques de la France, tant au niveau national, européen que mondial. Dans le domaine des biotechnologies, l'édition 2002 révèle une tendance à la stagnation de la recherche et développement (R&D) au cours de la dernière décennie. Diverses données sont là pour le confirmer. Le rapport affirme par exemple que, depuis le début des années quatre-vingt-dix, la position technologique de la France mesurée par le dépôt de brevets - dans le système européen ou américain - se dégrade fortement (toutes technologies confondues : chimie-matériaux, consommation des ménages, électronique-électricité, instrumentation, machines-mécanique, pharmacie-biotechnologies, procédés industriels). En 1999, la France invente globalement 6 % des brevets européens. A comparer avec le seul secteur des biotechnologies, nettement en dessous de cette moyenne (4,2 %). Il convient toutefois de distinguer la pharmacie, en plein essor, du reste des biotechnologies qui constituent le réel point faible de la France. La stratégie adoptée par les firmes pharmaceutiques françaises explique cette différence, d'après Laurence Esterle, de l'OSB. Pressées de conquérir le marché américain, elles investissent beaucoup dans leurs brevets outre-Atlantique. Ce qui explique le 8e rang mondial d'Aventis, ou le 17e rang de Sanofi-Synthélabo. Au niveau européen, le rapport de l'OST dénonce la position à la traîne de la R&D française, comparée à l'Allemagne et au Royaume-Uni. En ce qui concerne les brevets, l'Allemagne en dépose trois fois plus que la France. L'Allemagne domine également la recherche industrielle en Europe (34,7 %, contre 18,8 % pour la France). La pharmacie représente 22 % de la R&D des entreprises au Royaume-Uni, contre 13 % en France. Même si en France, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, la part de la R&D financée par le privé dépasse celle qui est financée par l'Etat, cela ne suffit pas, visiblement, à rendre à la France sa position de leader. Concernant le nombre de publications scientifiques, le Royaume-Uni et l'Allemagne arrivent en tête largement devant la France (respectivement 23,8 %, 20,3 % et 15,4 % des publications européennes). En France, tous secteurs technologiques confondus, la dépense intérieure en R&D rapportée au PIB continue à décroître pour atteindre, en 1999, un niveau inférieur à celui de 1985. A noter également, la décroissance progressive des dépenses militaires de la recherche.

OST :

http://www.obs-ost.fr/ost_fr/Rap2002.htm

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