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Les biopuces progressent
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Les puces à ADN, que l'on appelle aussi " biochips " ou " genechips " en anglais, ne sont pas très vieilles - à peine plus de cinq ans. Pourtant ces petits carrés de verre, de polymères ou parfois de silicium, sont capables de distinguer en une seule opération et par un traitement massivement parallèle quelques dizaines de milliers de séquences d'acides nucléiques - ces fameux composants de notre patrimoine génétique -, donnant le vertige aux industriels de la pharmacie comme à ceux de l'agrochimie. Avec les " biochips ", ils trouveront les cibles de nouveaux médicaments, ils testeront ceux qui existent pour en faire des traitements adaptés à chaque profil génétique, ils contrôleront la qualité des aliments ou sélectionneront des espèces végétales plus résistantes à certaines maladies. En 1998, le marché des applications des puces à ADN était évalué, à l'horizon 2002, dans une fourchette située entre 100 millions et 1 milliard de dollars (540 millions à 5,4 milliards de francs).Quelle que soit leur architecture, toutes les puces à ADN reposent sur le même principe d'appariement, découvert par les Prix Nobel Watson et Crick. A un brin d'ADN, succession de bases symbolisées par les quatre lettres A, T, C et G, correspond un autre brin portant les bases complémentaires. Il suffit donc de fixer un brin solitaire, aussi appelé " sonde ", sur un support, tel un hameçon, pour partir à la pêche aux gènes. C'est ainsi que sont construites toutes les sondes, à partir des quatre bases A, T, C, G ordonnées de différentes façons. Marc Cuzin, au Leti, Laboratoire d'électronique, de technologie et d'instrumentation du CEA, met pour sa part l'accent sur la pureté de la sonde. Les masques, dit-il, ne permettent pas de construire exactement la même séquence d'acide nucléique au centre et au bord de l'espace délimité. Or, dans les années à venir, ce paramètre risque fort de devenir essentiel. Les puces ne devront plus seulement dire si " oui " ou " non " la séquence génétique recherchée est présente, mais en quelle quantité elle est présente. Par conséquent, le CEA s'engage aussi sur la voie du robot pour faire de la synthèse de sondes in situ. Le travail de cet automate sera couplé à la technologie d'adressage électrochimique que le CEA a déjà développée pour la puce MICA. Dans ce cas, le support de la puce est en silicium et les brins d'ADN sont fixés sur des plots qui sont en fait des électrodes d'or. La place des sondes est déterminée par le passage d'un courant électrique. Ces différents développements ne sont que quelques exemples de puces à ADN. Car de l'accrochage ou synthèse des sondes à la lecture des résultats, nombreux sont encore les points sur lesquels des innovations ou des améliorations sont possibles. Mais, tous les biologistes en sont persuadés, la puce à ADN sera à la génétique ce que la photographie aérienne est aujourd'hui à la cartographie.
Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2081-37775-MIA,00.html
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- Publié dans : Médecine
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