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La biométrie devient incontournable comme moyen d'identification
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L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a rendu public le 11 juin un rapport sur les méthodes d'identification des personnes à partir de données biométriques - empreintes digitales ou vocales, reconnaissance faciale, balayage de l'iris ou de la rétine. Relevant il y a quelques années encore de la science-fiction, la large diffusion de ces techniques serait, à en croire les auteurs de l'enquête, inéluctable à court terme. Aussi les parlementaires recommandent-ils la mise sur pied, dans les prochains mois, d'une loi visant à encadrer cette évolution. Depuis début 2000, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a ainsi traité «pas moins d'une vingtaine de dossiers» soumis par des institutions - publiques ou privées - désireuses de mettre en place un système de contrôle biométrique. Et l'ère de l'identification basée sur des caractéristiques physiques mesurables, numérisables et archivables, ne fait, aux dires de nombreux experts, que commencer. «Depuis le début de l'année, le rythme augmente et nous recevons actuellement trois ou quatre demandes téléphoniques par semaines», assure Christophe Pallez, secrétaire général de la Cnil. «Or pour l'heure, aucun texte spécifique ne régit les applications de la biométrie, s'inquiète Christian Cabal, député (UMP) de la Loire qui a dirigé les travaux de l'office sur ce thème. Et les efforts fournis par la Cnil, qui s'est à juste titre autosaisie du dossier pour répondre à la demande croissante des institutions ou des entreprises, ne suffiront pas éternellement à masquer cette carence.» Le développement de ces techniques d'identification s'opère il est vrai, tant en France qu'au plan international, dans la plus grande anarchie. D'abord parce que les attentats du 11 septembre ont suscité un sentiment d'urgence qui a conduit de nombreux pays à multiplier les expérimentations de systèmes biométriques sans toujours se soucier des travaux poursuivis par leurs voisins. Mais aussi parce que de récents progrès techniques ont considérablement élargi la palette d'applications offerte par des techniques parfois anciennes, et néanmoins inutilisables à grande échelle il y a encore quelques années. Ainsi les empreintes digitales, employées depuis le début du XXe siècle par la police scientifique dans des affaires criminelles, connaissent une seconde jeunesse depuis la mise au point récente de lecteurs capables d'effectuer des comparaisons rapides. Après avoir «photographié» l'empreinte d'un individu, ces machines en repèrent désormais instantanément les spécificités - «crêtes» et «vallées» - pour les transformer en codes informatiques aisément superposables à ceux enregistrés dans une base de données ou sur un titre d'identité. Il s'agit à ce stade de la technique la plus largement acceptée par la communauté internationale. Potentiellement aussi fiable, l'identification par la reconnaissance de l'iris n'est pas non plus une nouveauté. Depuis les années 50, on connaît en effet l'unicité de l'enchevêtrement de stries qui forme, chez chaque individu, la partie colorée de l'oeil. Mais c'est bien plus récemment que les scanners ont acquis la capacité d'effectuer une comparaison chez un sujet portant des lentilles, ou dans des conditions de lumière modifiant la taille de l'iris. Des outils qui, malgré leur coût prohibitif et une marge d'erreur encore importante, intéressent plusieurs pays d'Asie. En marge de ces deux moyens pour l'heure privilégiés d'identification, coexiste un grand nombre d'outils biométriques dont la fiabilité s'est récemment avérée décevante. La reconnaissance faciale par la modélisation informatique des principales caractéristiques du visage, testée dans plusieurs aéroports américains, est par exemple entachée d'un trop grand taux d'erreurs. En revanche, certains outils encore balbutiants - établissement instantané de l'empreinte génétique ou modélisation de la façon, inimitable, dont un individu tape sur un clavier d'ordinateur - pourraient à terme renforcer les systèmes de contrôle. Visant certes à prévenir d'éventuels et inquiétants détournements de fichiers biométriques, la loi et la «mission biométrie» aujourd'hui demandées par l'Office parlementaire auront également pour fonction, si elles voient le jour, de guider les pouvoirs publics parmi ces multiples options. Le temps presse, il est vrai : dès octobre 2004, les ressortissants européens devront, pour entrer sur le territoire américain, produire une pièce d'identité comportant au moins un identifiant biométrique.
Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20030612.FIG0513.html
Rapport de l'OPECST du 11-05-2003 : http://www.senat.fr/opecst/index.html
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