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Un biocombustible dérivé du plancton
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Face à l'insuffisance de surfaces agricoles disponibles pour la production de biocarburants, le salut en matière de biocarburants viendra t-il de la mer ? Peut-être, si l'on en croit l'entreprise Bio Fuel Systems, qui a récemment présenté à Madrid une nouvelle génération de biocarburant renouvelable et permettant de lutter contre les émissions de dioxyde de carbone.
La matière première de ce nouveau biocombustible est un type de phytoplancton renfermant une concentration importante d'huile et possédant ainsi un grand pouvoir énergétique. La production de ce carburant est basée sur un processus naturel à savoir la photosynthèse. La culture de ces cellules végétales, qui se reproduisent par mitose, se réalise dans des circuits d'eau fermés, exposés à la lumière du soleil et en présence d'un air chargé en dioxyde de carbone afin d'optimiser leur développement. La proximité d'un site industriel émetteur de ce type de gaz représente une situation privilégiée pour ces cultures, dont l'action contribue ainsi à lutter contre l'émission de gaz polluants.
Une équipe de chercheurs de l'université d'Alicante a été chargée de définir les microorganismes les plus énergétiques et d'optimiser leur condition de culture afin d'atteindre des rendements de production élevés. Les expériences ont permis d'obtenir une concentration de 157 millions d'unités par millimètre d'eau. Par ailleurs, l'espèce cultivée est constituée de 20 % de matière grasse, pourcentage important en comparaison au 0,1 % de matière grasse que renferme la graine de tournesol. Le traitement du phytoplancton se réalise ensuite en utilisant un dissolvant organique et un photoconvertisseur (sur le point d'être breveté) pour séparer l'huile du reste des éléments destinés au recyclage.
Selon les estimations, ce biocombustible coûterait entre 25 et 35 centimes le litre, soit un euro en additionnant les impôts. Ce prix est comparable à celui du diesel. Mais l'avantage de ce carburant réside dans le fait qu'il ne pollue pas et contribue à lutter contre les émissions de dioxyde de carbone. La culture de microalgues nécessite également beaucoup moins d'espace que les autres cultures destinées à la production de biocarburant. Par ailleurs, les cellules se reproduisent en continu ce qui permet un renouvellement rapide entre chaque récolte.
D'après les experts, la productivité de ce procédé de production de biocarburants à partir d'algues pourrait atteindre 250 tonnes par km 2. Il suffirait donc de 52 000 kilomètres carrées (à peine un dixième de la surface de la France) pour obtenir 95 millions de barils de carburant par jour, ce qui équivaut à la production mondiale journalière de pétrole. La prochaine étape du projet, prévue dans environ 5 mois, consistera à raffiner le produit et à réaliser des tests sur véhicule. Selon le calendrier, le biocarburant sera ensuite commercialisable dans 14 à 18 mois.
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