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Bientôt les voitures lèveront le pied pour nous
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Baptisé «Lavia» - pour Limiteur s'Adaptant à la VItesse Autorisée - ce projet est mené sous l'égide tout à la fois de l'Institut national de recherches et d'études sur les transports et leur sécurité (Inrets), du Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC) et des deux constructeurs automobiles impliqués dans son expérimentation. Il fera appel au positionnement par satellite et à une mémoire informatique embarquée pour que l'injection de carburant soit régulée dans les moteurs, de manière aussi automatique qu'incontournable. «On ne peut pas ne pas respecter des règles de conduite sur la route qui font partie d'un système social. Il faut imposer des sanctions à ceux qui ne le font pas, tout en aidant au maximum les conducteurs à ne pas transgresser les interdits, au besoin par des systèmes contraignants», estime ainsi Jean-Marc Blosseville, directeur du Livic, laboratoire commun mis sur pied par le LCPC et l'Inrets pour étudier la faisabilité de divers systèmes d'assistance ou de guidage de la conduite automobile. «Il ne faut pas avoir peur d'un «Big Brother» qui contrôlerait tout le monde», modère cependant Jacques Ehrlich, l'ingénieur du LCPC responsable du programme. Il souligne que le recours aux satellites n'aura pour objectif que de permettre aux véhicules de se positionner. Ensuite, tout se passera à bord de ceux-ci : comme les systèmes de navigation routière, Lavia fonctionnera grâce à un logiciel embarqué qui lui permettra de savoir qu'à l'endroit où se trouve le véhicule, la vitesse est limitée à telle ou telle valeur. «Ainsi, qu'il s'agisse de 30 km/h au droit d'une école, de 50 ou 70 km/h en zone urbaine, de 90, 110 ou 130 km/h ailleurs, l'accélérateur n'agira plus au-delà de la vitesse limite qui aura été enregistrée dans la mémoire du système, exactement comme si on levait le pied de soi-même, explique-t-il. Mais en aucun cas un suivi ou repérage individuel de véhicule ne pourra être assuré par ce moyen.» Lavia restera donc aveugle. Et peut-être aussi un peu permissif. «Dans la version qui va bientôt être expérimentée, il sera doté d'un système qui laissera la possibilité de s'en affranchir», annonce en effet Jacques Ehrlich : un système de «kick-down», analogue à celui couplé aux boîtes automatiques, permettra de neutraliser le système en appuyant à fond sur l'accélérateur, «de manière par exemple à pouvoir achever au plus vite un dépassement délicat, ou à s'insérer dans un flot de véhicules ne respectant pas une limitation de vitesse», explique-t-il. Au-delà de son utilité même, qui apparaît indéniable, c'est à ce niveau de permissivité que Lavia semble surtout susciter le débat. Farida Saad, directrice de recherche à l'Inrets et responsable du volet «psychologie» du programme, ne prône pas, elle non plus, une ligne trop «dure» dont elle souligne les risques : «L'important, estime-t-elle, est de parvenir à pleinement aider le conducteur à bien conduire, mais sans pour autant le déresponsabiliser, notamment en lui retirant trop de capacité d'intervention sur le comportement du véhicule». Pour elle, si des concepts comme celui du limiteur de vitesse doivent «forcément» s'imposer ces prochaines années, il faut rester conscient que les systèmes de sécurité active des véhicules du futur ne trouveront de véritable efficacité que s'ils sont ressentis comme des aides et non comme des contraintes. «Sinon, l'automobiliste cherchera toujours à les contourner au lieu de les utiliser.» Reste à savoir ce qu'en penseront les véritables responsables de la sécurité routière, c'est-à-dire les pouvoirs publics. Pour l'instant programme de recherche, Lavia doit permettre de définir toutes les facettes d'un système qui ne pourra commencer à devenir opérationnel qu'à partir de 2006. D'ici là, estiment les chercheurs, les automobilistes eux-mêmes participeront à sa définition finale qui dépendra certainement, pour une bonne part, de la manière dont le nombre de tués sur les routes aura évolué.
Figaro : http://www.lefigaro.fr/france/20030124.FIG0192.html
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