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Bientôt des peptides capables de prévenir la maladie de Huntington ?
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De nouveaux travaux laissent penser qu'il serait possible de prévenir la maladie de Huntington en utilisant des peptides spécialement conçus pour empêcher les interactions de la huntingtine, protéine dont les mutations sont à l'origine de la maladie. Ces peptides ont permis d'éviter le décès et la dégénérescence neuronale dans un modèle de maladie de Huntington chez la drosophile.La maladie de Huntington est une maladie neurodégénérative due à une expansion de répétition de polyglutamine dans la protéine huntingtine. Elle se traduit par une dégénérescence des neurones du système nerveux central. Une des caractéristiques cellulaires et biochimiques de la maladie est la présence d'agrégats protéiques contenant la huntingtine mutée.Les répétitions de polyglutamine jouent un rôle essentiel dans le mécanisme de la maladie puisqu'elles sont liées à l'apparition d'interactions anormales entre les protéines huntingtine elles-mêmes ou d'autres protéines cellulaires et finissent ainsi par former les agrégats. Dans une publication de Nature Genetics, une équipe américaine explique comment il est possible d'empêcher ces interactions anormales grâce à des peptides.Aleksey Kazantsev, Heli Walker et leurs collaborateurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et de l'Université de Californie démontrent l'efficacité de cette approche chez la drosophile.La base de leur travail réside dans l'observation que les protéines avec des répétitions de polyglutamine ont une bonne affinité pour les protéines "normales" qui contiennent également ce type de répétitions. Leur idée était donc de construire des sortes de leurres, c'est à dire des peptides porteurs de répétitions polyglutamine. Ils doivent théoriquement inhiber la formation des agrégats pathologiques en se fixant sur les protéines avec les répétitions polyglutamine. Les inhibiteurs développés par ces chercheurs sont formés de deux régions riches en polyglutamine qui sont reliées entre elles par une structure en hélice alpha. Plusieurs molécules ont été testées. La plus efficace a empêché le décès et la dégénérescence neuronale chez les drosophiles utilisées comme modèle de la maladie. Les chercheurs montrent que cet effet est directement lié à l'inhibition de la formation des agrégats normalement observés dans la maladie.Ces travaux sont bien entendus trop préliminaires pour pouvoir envisager à court terme des applications de ce type dans le traitement de la maladie. Toutefois, ils constituent une stratégie originale et a priori prometteuse pour le traitement de la maladie de Huntington et d'autres maladies liées à une expansion de polyglutamine.
Nature Genetics du 25-03-02 :
http://www.nature.com/cgi-taf/dynapage.taf?file=/ng/journal/vaop/ncurrent/index.html
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- Publié dans : Médecine
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