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Beurre ou huile d'olive, un impact opposé sur la mortalité
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Selon une étude réalisée par des chercheurs américains de l'Ecole médicale d'Harvard, et présentée à la Nouvelle Orléans à l'occasion du congrès de l'Association Américaine de Cardiologie, un régime alimentaire riche en acides gras monoinsaturés végétaux diminue les risques de mortalité et de maladies cardiovasculaires (MCV). Et ce, notamment, quand ces lipides remplacent les acides gras saturés et trans, et les glucides raffinés.
« Notre étude est la première grande étude prospective avec un suivi de plus de vingt ans, sur plus de 90 000 participants et avec plus de 20 000 décès, qui s'intéresse aux acides gras monoinsaturés provenant de sources animale et végétale » a rappelé la chercheuse Marta Guasch-Ferré de la Harvard School T.H Chan of Public Health (Boston, Etats-Unis).
Cette étude, qui a inclus plus de 63 000 femmes et presque 30 000 hommes, avec un suivi moyen de 22 ans, montre, en outre, que tous les acides gras monoinsaturés ne se valent pas. En effet, une alimentation riche en acides gras monoinsaturés d'origine végétale est associée à une diminution de 16 % du risque de mortalité de toutes causes. Alors qu’une prise alimentaire qui fait la part belle aux acides gras monoinsaturés d'origine animale est associée à une augmentation du risque de mortalité toutes causes de 21 %.
Si l'on considère généralement que les acides gras monoinsaturés (AGM) améliorent le profil lipidique et réduisent les facteurs de risque, notamment l'hypertension et l'obésité, si on les compare aux acides gras saturés ou trans, les preuves prospectives de cette association sont limitées et pas concluantes. « Cela tient au fait que les acides gras monoinsaturés de notre alimentation viennent à la fois de sources variées, animales et végétales, ce qui peut brouiller les interprétations qui portent sur l’ensemble des AGM » considère Marta Guasch-Ferré.
Pour y voir plus clair, la chercheuse et ses collègues se sont penchés sur les données de la Nurses' Health Study, soit 63 412 femmes suivies entre 1990 et 2012, et celles de la Health Professionals Follow-up Study, qui a, elle, inclus 29 966 hommes entre 1990 et 2010.
Les quantités d'acides gras monoinsaturés consommées par les participants ont été calculées grâce à des questionnaires collectés tous les quatre ans et une base de données sur la composition des aliments. Les changements au cours du temps ont pu être évalués. Les principales sources d'acides gras monoinsaturés d'origine végétale étaient : l'huile d'olive, la vinaigrette « italienne » (huile d'olive + vinaigre balsamique), les cacahouètes, le beurre de cacahouètes, et autres fruits à coque.
Les principales sources d'acides gras monoinsaturés d'origine animale étaient : la viande de bœuf, le cheddar, le beurre, les sauces comprenant de la viande (comme la sauce bolognaise), et la viande de porc.
En tout, au cours de l’étude, 20 672 décès sont survenus, dont 4599 de cause hypertension ou obésité. Les chercheurs ont pris le soin d'ajuster leurs résultats sur différents paramètres démographiques, de mode de vie et de régime alimentaire (âge, origine ethnique, consommation de tabac, et / ou d'alcool, antécédents familiaux, ménopause, activité physique, consommation d'aspirine, prise de vitamines, hypertension, hypercholestérolémie, indice de masse corporelle, prise calorique totale, consommation de fruits et légumes).
Après ajustements, ils ont trouvé qu'une prise alimentaire riche en acides gras monoinsaturés d'origine végétale est associée à une réduction de la mortalité, alors qu'une consommation qui fait la part belle aux AG monoinsaturés d'origine animale est associée à un risque plus important de décès.
De plus, pour un apport calorique équivalent, quand les AG d'origine végétale remplacent les AG d'origine animale, le risque de mortalité diminue de 15 %. On observe un bénéfice sur la mortalité également quand ils remplacent les glucides raffinés (diminution du risque de 14 %) et les AG trans (diminution du risque de 10 %).
En outre, une modélisation de substitution des AG monoinsaturés d'origine animale par ceux d'origine végétale montre une diminution de 24 % du risque de mortalité. Selon le même modèle, quand les AG monoinsaturés d'origine végétale remplacent à la fois les AG saturés et monoinsaturés d'origine animale, la diminution de la mortalité toutes causes est de 20 %. Les chiffres sont les mêmes concernant la mortalité due à l'obésité ou l'hypertension.
« Nos résultats soulignent le rôle bénéfique des AG monoinsaturés pour la prévention de la mortalité obésité et hypertension et toutes causes, quand l'alimentation végétale (huile végétale, noix, et produits dérivés) en est la source primaire » indique Martha Guasch-Ferré.
Selon une autre étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Cambridge, 4 % de tous les nouveaux cas de maladies CV ou 12,5 % des décès de cause CV pourraient être évités avec une meilleure adhésion au régime méditerranéen.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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