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Benzodiazépines : trop de patients à risque d’effets indésirables
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Selon une étude réalisée par une équipe Inserm sous la direction du Docteur Anne Bénard-Laribière, dans le cadre de la plate-forme de pharmaco-épidémiologie DRUGS-SAFE, financée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), près de la moitié des utilisateurs de benzodiazépines se trouvaient dans une situation augmentant le risque de survenue d’effets indésirables associés à cette classe de médicament.
Les benzodiazépines sont des médicaments psychotropes qui agissent au niveau du cerveau et possèdent notamment des propriétés anxiolytiques et hypnotiques. Ces médicaments font l’objet d’une surveillance renforcée car leur usage prolongé expose à un risque de tolérance pharmacologique, ainsi qu’à celui de dépendance psychique et physique pouvant se manifester par un syndrome de sevrage à l’arrêt du traitement.
En outre, les benzodiazépines ne sont pas dénuées d’effets indésirables : elles peuvent entraîner des troubles de la vigilance, allant de la simple somnolence à la sédation profonde, avec notamment un risque accru de chute chez les personnes âgées. Ces médicaments peuvent également conduire à la survenue d’une détresse respiratoire qui se manifeste par une impossibilité de respirer normalement.
L’ANSM suit de près l’utilisation de ces médicaments afin de développer des mesures permettant d’en limiter l’utilisation. Dans ce cadre, elle a demandé aux chercheurs de réaliser un rapport à partir des données de remboursement de soins de l’Assurance maladie. Ce travail a permis de s’intéresser au profil des utilisateurs de benzodiazépines, notamment à leurs facteurs de risque d’effets indésirables.
"Nous avons donc recherché ces différents facteurs de risque chez les utilisateurs", précise Anne Bénard, l’un des auteurs de ces travaux. En premier lieu, leur analyse confirme la très forte consommation de ces médicaments en population générale, avec 13,8 % des patients ayant fait l’objet d’au moins un remboursement en 2013. Les femmes sont de loin les plus concernées et la fréquence d’utilisation augmente avec l’âge. Ainsi, passé 80 ans, pratiquement deux femmes sur cinq ont bénéficié d’au moins un remboursement d’une benzodiazépine dans l’année !
Mais les auteurs ont surtout constaté que près de la moitié des utilisateurs présentait un facteur de risque d’effet indésirable au moment de la prescription : interactions médicamenteuses à risque (40 % des utilisateurs concernés), notamment avec des opiacés antalgiques ou antitussifs, problèmes respiratoires comme l’asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive ou une insuffisance respiratoire.
Pour Anne Bénard, "ces chiffres sont inquiétants étant donné le nombre important de sujets traités par benzodiazépines en France, en particulier parmi les sujets âgés chez lesquels le risque d’effets indésirables de ces médicaments est majoré. Les interactions médicamenteuses potentielles, situation la plus fréquemment rencontrée, figurent pourtant dans les notices d’utilisation et devraient donc être limitées aux cas où d’autres alternatives n’existent pas".
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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Jack Teste-Sert
7/07/2016Anesthésier artificiellement nos capacité cérébrales de "Ré-fléchir"...., de travailler toutes nos pensées de "déficiences persistantes" (alors littéralement retournées) est la pire des attitudes de vie et de croyance. Chacun est continuellement à devoir redresser ses croyances fausses ou exagérées, surtout celles limitantes... (nombreuses et vite obsessionnelles).