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La Belgique dévoile sa future île énergétique en Mer du Nord, une première mondiale

La Belgique a présenté les plans de l'île énergétique artificielle d'Elia, soit une étape indispensable à la politique menée par le gouvernement pour le développement de la capacité offshore en Mer du Nord. « Ce projet est un des piliers de la transition énergétique en Belgique », a déclaré Chris Peeters, le CEO du gestionnaire du réseau de transport d'électricité, chargé de chapeauter le projet. « Nous voulons que ce projet soit le point de départ de la transformation de la Mer du Nord en centrale énergétique verte », a embrayé Tinne Van der Straeten (Groen), la ministre fédérale de l'Énergie, présente à l'occasion.

Concrètement, l'île Princesse Elisabeth – c'est son nom – aura une mission double. D'abord, elle servira de point de raccordement entre les éoliennes en mer de la deuxième zone éolienne offshore du pays (dont la capacité atteindra 3,5 GW) et le réseau terrestre à haute tension. Elle permettra de combiner à la fois du courant alternatif et du courant continu - “une prouesse technique”, souligne ici Markus Berger, le responsable des infrastructures chez Elia – et servira ainsi, à l'instar du MOG déjà installé pour raccorder la première zone éolienne au réseau, de prise électrique géante en limitant au maximum le nombre de câbles nécessaires.

En outre, l'île jouera un rôle clé dans la transformation de la Belgique en plaque tournante énergétique, puisque les futurs projets d'interconnexions avec le Royaume-Uni (Nautilus) et le Danemark (Triton Link) y seront reliés. À noter qu'il s'agira ici d'interconnexions hybrides, permettant à la fois les échanges entre les pays, mais aussi l'intégration de l'électricité produite par les parcs éoliens à venir. Dans les faits, l'île se présentera sous la forme d'un gigantesque monticule de sable encapsulé dans des caissons en béton et recouvert des infrastructures nécessaires à l'accueil, à la transformation et au transport du courant. Située à 45 km de la côte, environ au milieu de la partie sud de la zone Princesse Elisabeth, l'île accueillera aussi un port et un héliport. La surface émergée devrait atteindre autour de 5 hectares, pour 25 ha de fonds marins occupés par les fondations.

Niveau timing, la construction devrait débuter en 2024 et s'achever à la mi-2026. « La prochaine étape consistera à attribuer les contrats pour la construction et obtenir les différents permis nécessaires. Cela se fera entre 2022 et 2023. Nous passerons ensuite à la construction de l'île en tant que tel, puis, à partir de 2026, à l'installation des infrastructures électriques et des interconnexions. Le raccordement au réseau est prévu pour 2030 », explique Markus Berger qui rappelle que la réussite de l'île est conditionnée au renforcement du réseau terrestre et donc à l'aboutissement des projets controversés de lignes à haute tension Ventilus et Boucle du Hainaut. Le coût de la zone dans son ensemble, comprenant l'île, les infrastructures électriques et les câbles (et donc pas les éoliennes qui seront financées par les développeurs eux-mêmes), est pour l'instant estimé à plus de 2 milliards d'euros.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

L'Echo B

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