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AVC : des chercheurs français découvrent une nouvelle piste de traitement très prometteuse
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Des chercheurs de l’Inserm de Caen travaillent sur une nouvelle piste visant à repérer et détruire les caillots de sang responsables des AVC. Cette équipe a synthétisé des particules baptisées PHySIOMIC permettant de repérer et détruire les minuscules caillots de sang responsables des accidents vasculaires cérébraux (AVC), avec plus de précision et moins de toxicité pour l’organisme que le procédé actuel.
Efficace chez la souris, il faut encore tester PHySIOMIC sur deux « gros animaux », puis l’être humain, et définir une procédure pour le produire en série avant de le commercialiser, ce qui n’arrivera pas avant « cinq à dix ans », selon Thomas Bonnard. « Un AVC ischémique est causé par un caillot qui va migrer à partir de l’artère carotide et aller boucher la circulation sanguine dans le cerveau, tuant ainsi des neurones. Aujourd’hui, les gros caillots, on sait les voir en IRM (imagerie par résonance magnétique NDLR) » retrace le chercheur Thomas Bonnard, « par contre, les plus petits caillots, ou “microthrombi”, on ne savait pas les détecter ».
L’agent de contraste PHySIOMIC est constitué de microparticules d’oxyde de fer et polydopamine : un assemblage de molécules du neurotransmetteur dopamine par lequel les neurones communiquent habituellement, utilisé ici comme matériau. Une fois injecté dans la circulation sanguine, il va se fixer au microcaillot et sera visible en IRM grâce à ses propriétés magnétiques. Il y a « des inquiétudes » avec les agents de contrastes utilisés actuellement à base de Gadolinium, « associé dans le passé à certains risques de complication rénales », selon Thomas Bonnard. Ce n’est pas le cas, d’après le chercheur, de PHySIOMIC : « Il n’aura jamais d’effets toxiques, puisqu’il utilise exclusivement des matériaux qui sont déjà présents dans l’organisme ».
Le "MIC" de PHySIOMIC signifie "Mussel Inspired Clusters" (agglomérat inspiré des moules, en anglais) car la moule, pour se fixer à son rocher, utilise également la dopamine. « Quand on injecte quelque chose dans le sang, des protéines viennent » s’agglutiner « dessus et participent à la fixation au microcaillot », décrit Charlène Jacqmarcq, 30 ans. Une fois repérés, les microthrombi doivent être détruits, une recherche qui revient à Audrey Picot, thésarde de 27 ans au laboratoire BB@C, qui ajoute à PHySIOMIC un activateur tissulaire du plasminogène (tPA). Seul traitement pharmacologique aujourd’hui délivré aux victimes d’AVC, le tPA présente un risque de saignement qui sera diminué par le ciblage de l’agent de contraste PHySIOMIC, selon M. Bonnard.
« On a mis en place une collaboration avec l’entreprise pharmaceutique australienne CSL Behring, ainsi qu’Inserm Transfert, pour développer cet outil diagnostique et le faire devenir un outil théranostique : ça signifie qu’il va venir à la fois diagnostiquer, rendre visibles les microcaillots, permettre leur dégradation et restaurer le flux sanguin chez les patients », précise Mme Picot.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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