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Les avancées de la télémédecine
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«Comment ça va ce matin ? » Au service de néphrologie du centre hospitalier de Saint-Brieuc, le Dr Françoise Leonetti interroge Fabien T., atteint d'insuffisance rénale. L'homme allongé sur un lit à côté d'un générateur est en cours de dialyse. Il répond d'un sourire. Rien que de très habituel, sauf que le Dr Leonetti, blouse blanche de rigueur, est équipée d'un casque avec écouteurs et micro et mène sa consultation par l'entremise d'une caméra et d'un écran vidéo. La dialyse est effectuée par une infirmière, sous son contrôle, à l'unité de dialyse médicalisée de Lannion, qui se trouve à 75 kilomètres de Saint-Brieuc.
Le Dr Leonetti fait face à quatre écrans informatiques. Un simple zapping lui permet de voir l'ensemble du centre de Lannion ou de zoomer sur le bras ou les chevilles de son patient. Elle peut ainsi vérifier la mise en place du cathéter ou le bon état de la fistule artérioveineuse, tout en disposant en temps réel des données du traitement envoyées par le générateur qui défilent sur un écran voisin, tandis que, sur une autre console, s'affiche le dossier médical de l'intéressé. Le système est sécurisé, les images et le son de bonne qualité. Seule limite : le médecin ne peut ausculter le patient, le palper. Mais des infirmiers sont présents sur place pour le seconder.
Pour Fabien, âgé de 75 ans, contraint d'effectuer cette opération pénible trois fois quatre heures par semaine, ce système de télémédecine assure un gain de temps et un confort de vie précieux. La ville de Lannion est proche de son domicile. Il n'a plus à se rendre à Saint-Brieuc.
La structure fonctionne depuis 2006. Elle montre l'intérêt de la télémédecine, qui est officiellement autorisée en France. Une démarche novatrice qui pourrait, à terme, bouleverser l'organisation des soins. L'objectif est de répondre à la désertification médicale dans certaines régions mais aussi d'améliorer le suivi des malades souffrant de maladies chroniques ou de handicaps. Elle devrait assurer une continuité des soins à domicile, prévenir les complications et limiter ainsi les hospitalisations.
Mais on est encore loin d'une télémédecine où le patient, via son ordinateur, sa webcam et internet, consulterait son médecin et recevrait en retour une ordonnance par e-mail. «Cette pratique ne rentre pas dans le champ actuel de la télémédecine, affirme le Dr Pierre Simon, parce qu'elle ne garantit pas la confidentialité des données, condition sine qua non pour cet exercice.»
Ce type de télésurveillance à distance et à domicile se développe aussi pour le suivi des diabétiques ou pour ceux souffrant d'apnées du sommeil. Le procédé s'adapte à toute pathologie nécessitant un contrôle appareillé permanent. Mais le déploiement le plus attendu concerne la médecine ambulatoire.
Encore faudra-t-il convaincre les médecins traitants des maisons de santé notamment ou le personnel soignant des maisons de retraite de faire intervenir le spécialiste de garde via la télémédecine. «Elle sera un apport considérable pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées, mais aussi pour les établissements pénitentiaires», souligne le Dr Simon. Reste à tout organiser. Les Agences régionales de santé (ARS) chargées d'autoriser et de financer les projets vont remettre, en fin d'année, un programme de télémédecine tenant compte des besoins de chaque région. Mais il faudra aussi que se généralise le dossier médical partagé, qui vient d'être lancé.
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