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Autisme : le rôle de l'intestin se précise…
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On savait déjà qu'une transplantation de microbiote fécal permettait de réduire d’environ 50 % les symptômes d’autisme. Cette fois, une nouvelle étude renforce encore le lien entre cerveau, intestin et autisme. L’équipe de la RMIT University (Melbourne) suggère, ici dans la revue Autism Research, que les mêmes mutations génétiques – découvertes à la fois dans le cerveau et dans les intestins – pourraient être la cause commune des problèmes intestinaux et des dysfonctionnements cérébraux caractéristiques de l’autisme.
Les personnes atteintes d'autisme souffrent souvent de troubles intestinaux, mais personne ne sait pourquoi. L’équipe confirme ici un lien entre le système nerveux de l'intestin et le cerveau dans l'autisme, confirmant cette nouvelle direction de recherche de traitements ciblant l'intestin et permettant d’atténuer les problèmes de comportement associés à l'autisme.
L’auteur principal, Elisa Hill-Yardin, explique que les scientifiques qui tentent de comprendre l'autisme regardent depuis trop longtemps dans le cerveau, et pas assez « dans » le système nerveux intestinal : « nous savons que le cerveau et les intestins partagent des neurones similaires et nous confirmons ici que ces neurones partagent également des mutations génétiques déjà documentées comme liées à l'autisme » (Voir visuel neurones intestinaux).
Ces troubles intestinaux peuvent aussi avoir une incidence importante sur leur vie quotidienne, ainsi que sur celles de leurs familles. Ces résultats suggèrent que ces problèmes gastro-intestinaux pourraient provenir des mêmes mutations dans les gènes responsables des problèmes cérébraux et comportementaux de l'autisme.
A partir de l’analyse de données d’études pré-cliniques menées sur des animaux et des travaux cliniques inédits, l'équipe révèle notamment une mutation génétique qui affecte la communication neuronale dans le cerveau et qui provoque également un dysfonctionnement de l'intestin. Cette mutation affecte la communication en modifiant la liaison (ou « velcro ») entre les neurones, qui les maintient en contact étroit. L’équipe s’est donc appuyée sur ces travaux cliniques et a mené une série d'études sur la fonction et la structure de l'intestin chez des souris ayant la même mutation de ce gène « velcro ».
Ces recherches montrent que cette mutation affecte notamment les contractions intestinales, le nombre de neurones dans l'intestin grêle et les réponses à un neurotransmetteur essentiel dans l'autisme (bien connues dans le cerveau mais jamais identifiées pour leur rôle majeur dans l'intestin). Cette étude suggère un mécanisme plus large, indiquant que les mutations affectant les connexions entre neurones pourraient être à l'origine des problèmes intestinaux chez de nombreux patients.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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