Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Neurosciences & Sciences cognitives
Autisme : la communication entre les neurones mise en cause
- Tweeter
-
-
1 avis :
Une étude internationale, coordonnée par Frédéric Laumonnier (Unité 930 « Imagerie et Cerveau » Inserm/ Université de Tours) et Yann Hérault de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, a permis de mieux comprendre le rôle des zones de contact entre les neurones dans certains troubles cérébraux. L'étude révèle que la mutation d'un des gènes impliqués dans les déficiences intellectuelles et l'autisme entraîne un dysfonctionnement au niveau des synapses, structures essentielles pour la communication neuronale.
L'autisme et les déficiences intellectuelles (DI) sont des troubles psychiatriques apparaissant principalement au cours de la période du développement cérébral et qui persistent souvent à l'âge adulte. On constate chez les personnes atteintes d'autisme des incapacités à établir des interactions sociales et à communiquer, des troubles du comportement ; en outre, les sujets ayant une DI présentent des difficultés de compréhension, de mémoire et d'apprentissage. Si les origines sont encore mal connues, on sait désormais qu'une part significative d'entre elles sont associées à des mutations génétiques.
Au cours du développement du cerveau, la formation des synapses est indispensable pour les fonctions cérébrales comme la mémoire et l'apprentissage. Les synapses sont les zones de contact entre les neurones, assurant la connexion et la propagation de l'information entre eux.
Certaines sont inhibitrices et d'autres excitatrices, pour permettre la mise en place de réseaux neuronaux fonctionnels. Or, des mutations d'un gène nommé PTCHD1 (Patched Domain containing 1), localisé sur le chromosome X et qui permet l'expression d'une protéine potentiellement impliquée dans le fonctionnement des synapses, ont récemment été identifiées chez des garçons atteints des troubles cités précédemment. Ces mutations entraînent la perte d'expression du gène.
Afin de valider l'implication des mutations du gène PTCHD1 dans les troubles de l'autisme et des DI, Yann Hérault et ses collaborateurs ont créé un modèle murin n'exprimant plus le gène PTCHD1. Ils ont observé chez ces animaux des défauts importants de mémoire, ainsi que des symptômes significatifs d'hyperactivité, confirmant ainsi l'implication du gène dans l'autisme et les DI. Des études menées en parallèle par l'équipe de Frédéric Laumonnier ont permis, d'une part, de montrer que la protéine PTCHD1 était présente au niveau des synapses excitatrices et, d'autre part, de déceler chez ces mêmes souris des modifications au niveau des synapses.
Ces altérations de la structure et de l'activité synaptique dans les réseaux neuronaux excitateurs sont particulièrement significatives dans une région au centre du cerveau appelée l'hippocampe. Cette région joue un rôle majeur dans les processus cognitifs, notamment la mémoire et la formation de nouveaux souvenirs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
La musique serait aussi efficace qu'un médicament pour soulager la douleur
Une étude canadienne affirme même que l’écoute musicale serait au moins aussi efficace qu'un médicament analgésique pour réduire l'intensité des douleurs physiques. Pour arriver à cette conclusion, ...
Une nouvelle voie entre les neurones et les troubles cognitifs
Des scientifiques de Johns Hopkins Medicine affirment avoir déterminé comment une molécule de la surface des cellules cérébrales façonne le comportement de certains neurones. La recherche, publiée ...
Un test sanguin pour aider à détecter le trouble bipolaire
Un test sanguin destiné à confirmer le diagnostic de bipolarité est réalisable depuis le 1er avril en France. Si jusqu’à aujourd’hui, les diagnostics en matière de troubles psychiques, parmi ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 545
- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
- Partager :