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Augmenter le taux de bon cholestérol ne réduit pas forcément les risques cardiovasculaires
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Depuis des années, le mauvais cholestérol, le LDL, était systématiquement opposé au bon cholestérol, HDL, ce dernier étant censé avoir un effet bénéfique sur le risque cardio-vasculaire… Mais une nouvelle étude publiée dans le Lancet lance un pavé dans la mare en concluant qu’un taux élevé de "bon" cholestérol ne réduirait pas les risques cardiovasculaires…
- La prise en compte du "bon cholestérol" recommandée par les autorités de santé
Depuis des années, la communauté scientifique et médicale s’est appuyée sur le soi-disant rôle bénéfique du HDL cholestérol, le "bon", pour définir les stratégies de prise en charge des patients présentant des risques cardiovasculaires. Ainsi, en France, d’après les recommandations émises par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, anciennement Afssaps), "une concentration de HDL-cholestérol dans le sang supérieure ou égale à 0,60 g/l est considérée comme étant un facteur protecteur. Il convient alors de soustraire "un risque" au score de niveau de risque du patient".
En clair, un taux élevé de HDL cholestérol contrebalancerait les risques liés à un taux élevé de LDL. Dans le cadre de la prévention primaire (patient présentant des risques cardio-vasculaires) et secondaire (mise en place après un accident cardiovasculaire), l’un des objectifs est donc bien souvent d’augmenter le taux de ce "bon cholestérol"…
- Une nouvelle étude qui remet en question ce postulat ?
Dans un premier temps, le Docteurr Sekar Kathiresan et de son équipe ont analysé le patrimoine génétique de plus de 170 000 personnes pour déterminer ceux qui exprimaient une version particulière d’un gène, LIPG Asn396Ser. En effet, la présence de cette version de gène se traduit par un taux élevé de HDL cholestérol. D'après le postulat actuellement en vigueur, ces personnes auraient dû avoir moins d’infarctus que la population générale.
Mais en comparant le nombre d’attaques cardiaques chez les porteurs du gène "protecteur" par rapport aux autres, ils n’ont pas trouvé de différence significative...
Pour mieux comprendre ce paradoxe, les auteurs ont élargi leur étude à 14 autres gènes associés à la production d'HDL-cholestérol… Même résultat ! Au final, les 15 gènes testés connus pour augmenter le taux de "bon cholestérol" ne semblaient pas réduire le risque d’infarctus…
Pour les auteurs, "le concept d’une augmentation du taux plasmatique de HDL cholestérol qui va se traduire systématiquement par une réduction des risques cardiovasculaires" est donc remis en cause par ces résultats.
- Des résultats à confirmer, infirmer ou à préciser
Cette étude demande bien sûr confirmation avant d'envisager de changer les recommandations et les pratiques médicales. Mais ce travail rappelle déjà que la physiologie du corps humain est très complexe : on sait désormais que l'environnement (stress, alimentation, exercice physique, etc.) influe sur l'expression des gènes, ces derniers comportent de multiples variants, il y a beaucoup de phénomènes d'auto-organisation spontanée qui contrebalancent tel ou tel facteur négatif, etc.
Peut-être que seules certaines formes d'HDL sont protectrices ? Ou que certains facteurs environnementaux annulent, ou non, la protection ? A suivre avec les prochains travaux scientifiques que ne manqueront pas de réaliser les chercheurs intrigués par ce résultat....
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- Publié dans : Médecine
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