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ASCO 2007 : de nouvelles avancées prometteuses contre le cancer

Un vent d'optimisme régnait à Chicago où vient de se tenir la conférence annuelle de la Société Américaine d'Oncologie Clinique, qui a réuni le gratin international de la recherche cancérologique. Cette rencontre a permis de faire le point sur les dernières avancées dans la prévention et le traitement de cette maladie, deuxième cause de mortalité après les maladies cardiaques. « Pour la première fois depuis 1930, le nombre de morts est en recul en valeur absolue aux Etats-Unis depuis deux années consécutives et les traitements disponibles sont beaucoup plus ciblés et entraînent moins d'effets secondaires », rapporte Allen Lichter, vice-président de l'ASCO.

Les nouvelles molécules présentées à l'ASCO 2007 reposent sur le ciblage moléculaire et sont de véritables interrupteurs biologiques. Elles coupent la cascade de signaux déclenchant le processus de cancérisation de la cellule. Résultat, elles sont capables de s'attaquer à des tumeurs affectant des organes différents. C'est le cas de la famille des antiangiogéniques, molécules très sélectives limitant la croissance d'une tumeur en lui interdisant de recevoir les nutriments contenus dans les vaisseaux sanguins. Les antiangiogéniques, comme l'Avastin, sont désormais utilisés ou envisagés pour soigner la plupart des tumeurs solides.

Cette 43e édition de la principale conférence mondiale sur le cancer a mis en évidence les progrès dans les traitements des cancers du foie, de l'ovaire, gastro-intestinal, du poumon, de la tête et du cou ainsi que du sein. Voici les avancées les plus encourageantes :

- Un médicament double la survie des malades atteints de cancer rénal avancé : Il existait peu de traitement contre le cancer du rein. Désormais, les malades pourront se tourner vers le médicament révolutionnaire Avastin, commercialisé aux Etats-Unis. Celui-ci agit en privant la tumeur de l'apport de sang nécessaire pour se développer et se disséminer dans l'organisme. L'essai clinique a montré que les sujets du groupe traité avec de l'Avastin en plus de leur chimiothérapie standard, ont vécu 10,2 mois après le diagnostic, comparativement à 5,4 mois pour ceux n'ayant pas pris ce médicament.

- Un traitement très prometteur contre le cancer avancé de l'ovaire : Selon un essai clinique en cours du groupe pharmaceutique français Sanofi-Aventis, le traitement Aflibercept freine la progression d'un cancer avancé de l'ovaire. Sanofi a indiqué que des essais cliniques de phase 3 sont en cours pour étudier les effets de l'Afilbercept en combinaison avec de la chimiothérapie traditionnelle sur cinq des cancers avancés du colon, du poumon, de la prostate, du pancréas et de l'estomac. Une démarche en vue de la mise sur le marché d'Aflibercept devrait être faite en 2011.

- Combiner chimiothérapie et chirurgie réduit le retour de métastase du foie : Le traitement actuel conduit à la fréquente résurgence de la tumeur alors que seulement de 30 à 35 % des malades ayant des métastases du foie survivent cinq ans après l'intervention chirurgicale. Selon une étude scientifique américaine, faire de la chimiothérapie avant et après une intervention chirurgicale pour retirer des métastases sur le foie réduit fortement le risque de résurgence de tumeur hépatique.

- Cancer avancé du foie : le Nexavar prolonge la vie des patients de 44 %. Développé par Bayer, le Nexavar (Sorafenib) pris sous forme de comprimés, est autorisé depuis peu en Europe et aux Etats-Unis pour traiter le cancer avancé du rein et fait actuellement aussi l'objet de plusieurs études pour l'évaluer sur d'autres formes de cancer. Le Nexavar est un traitement qui cible deux fonctions du cancer. Il induit sélectivement la mort des cellules cancéreuses en les programmant pour qu'elles s'auto-détruisent et empêche aussi le développement des vaisseaux sanguins de la tumeur dont elle a besoin pour se développer.

"C'est la première fois que nous avons un traitement systémique efficace pour le cancer du foie", troisième cancer le plus meurtrier dans le monde, a déclaré le Docteur Joseph Llovet, directeur de recherche sur le cancer hépatique à la faculté de médecine du Mont Sinaï à New York et principal auteur de cette recherche. " Un tel bénéfice n'avait jamais été observé pour le cancer du foie et constitue "une percée majeure dans la prise en charge de la maladie", a ajouté le Docteur Josep Llovet, principal auteur de l'étude.

Le cancer du foie est la troisième cause de mortalité par cancer dans le monde après le poumon et le colon. "Malgré les progrès dans la recherche sur le cancer, la mortalité résultant du cancer du foie continue à augmenter", a souligné le Dr. Jordi Bruix, chef de la clinique sur le cancer du foie à l'Université de Barcelone en Espagne, co-auteur de cette étude. Environ 40 % des cancers du foie sont diagnostiqués à un stade avancé, cette proportion atteint 80% en Asie et en Afrique sub-saharienne. Avec près de 8 000 morts par an dans notre pays et plus de 600 000 dans le monde, le cancer du foie reste l'un des plus meurtriers.

- Cancer avancé du sein : le pertuzumab, anticancéreux expérimental, donne des résultats prometteurs

Roche a présenté les premiers résultats cliniques de l'essai mené sur le pertuzumab, nouvel anticancéreux prometteur appartenant à la classe des inhibiteurs de la dimérisation du récepteur HER. Ces essais ont montré que, combiné à Herceptin, cette molécule témoignait d'une activité antitumorale substantielle chez des patientes avec cancer du sein HER2-positif déjà traité. Dans cette étude, une patiente sur cinq a répondu au traitement par le pertuzumab ; de plus, une patiente sur cinq également a présenté une stabilisation de la maladie pendant six mois ou plus. Ces résultats sont particulièrement encourageants car le bénéfice thérapeutique a été enregistré lors de cancer évolué, c'est-à-dire à un stade où les options thérapeutiques sont limitées.

L'étude de phase II présentée lors de l'Assemblée annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago a évalué l'effet de l'association de deux molécules Roche ciblant la protéine HER2, à savoir le pertuzumab et Herceptin, chez des patientes avec cancer du sein métastatique HER2-positif ayant progressé pendant le traitement par Herceptin plus chimiothérapie.

Le pertuzumab est le premier représentant d'une nouvelle classe de médicaments novateurs d'action ciblée appelés inhibiteurs de la dimérisation de HER (HDI). Ce médicament empêche l'interaction ou dimérisation de la protéine HER2 avec d'autres récepteurs de la famille HER (HER1, HER2, HER3 et HER4). Cette interaction est en effet supposée jouer un rôle important dans la croissance et la formation de différents types de cancer. Le pertuzumab associé à Herceptin renforce l'activité de ce dernier en raison de son mécanisme d'action différent.

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