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Arthrose : des pistes pour réparer le cartilage
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Reconstitution de l'articulation avec des biomatériaux et greffes de cellules sont des solutions à l'étude.
Si la recherche fondamentale a permis de comprendre que le cartilage n'est pas le seul tissu impliqué dans l'arthrose, il reste au centre des phénomènes qui se produisent dans l'articulation arthrosique. De nombreuses équipes cherchent donc à élucider les raisons de la dégradation du cartilage et à identifier des cibles thérapeutiques. D'autres chercheurs étudient diverses approches visant à le réparer ou même à le régénérer.
Dans une articulation adulte normale, le cartilage est composé de cellules, les chondrocytes, entourées d'une matrice essentiellement faite de fibres de collagène et de polysaccharides capables de retenir l'eau. Le cartilage adulte ne contient pas de vaisseaux sanguins, les éléments nécessaires aux chondrocytes sont transmis par capillarité dans ce tissu qui se comporte un peu comme une éponge.
- Cercle vicieux
Dans l'arthrose, le fonctionnement des chondrocytes semble se dérégler et entrer dans un cercle vicieux où la dégradation du cartilage provoque la production de molécules qui accélèrent encore plus cette dégradation. En comparant le cartilage des plaques de croissance au cartilage de l'articulation arthrosique, les chercheurs ont trouvé des points communs. «Il semble que les chondrocytes s'hypertrophient et provoquent une calcification de l'articulation, comme lorsque la plaque de croissance des os se referme», explique Jérôme Guicheux, directeur de recherche Inserm au CHU de Nantes.
Ainsi, des vaisseaux sanguins colonisent peu à peu le cartilage, amenant avec eux de nombreuses molécules qui dégradent la matrice extracellulaire du cartilage, qui se fissure et se dégrade peu à peu alors que la calcification s'enclenche. Les travaux de recherche dans ce domaine pourraient permettre d'identifier plusieurs cibles thérapeutiques visant l'angiogenèse, les facteurs qui conduisent les chondrocytes à reprendre une fonction qu'ils avaient abandonnée ou encore les microcristaux de calcium qui apparaissent dans l'articulation arthrosique.
Des greffes de chondrocytes ont également été envisagées, mais les premiers essais montrent que la réponse des patients est très variable et que le nouveau cartilage ne permet pas toujours une réparation efficace.
Le cartilage ayant essentiellement une fonction mécanique d'absorption des chocs, plusieurs équipes étudient diverses méthodes pour le reconstituer avec l'aide de biomatériaux pour fabriquer un cartilage semi-artificiel. Il s'agit alors de concevoir un échafaudage solide dans un matériau compatible avec l'organisme, sur lequel peuvent se fixer des cellules capables de remplir, peu à peu, tout l'espace au sein de l'échafaudage.
- Essais de thérapie cellulaire
Plusieurs matériaux sont en cours d'évaluation, mais il est également important de bien choisir les cellules à implanter. Elles doivent être capables de se multiplier vite mais aussi de remplir les fonctions du tissu d'origine. Les chondrocytes, pourtant apparemment adaptés, ne se multiplient pas facilement en culture et tendent à perdre leurs fonctionnalités après plusieurs générations.
L'équipe Inserm dirigée par le Professeur Christian Jorgensen, à Montpellier, explore aujourd'hui la piste des cellules souches et notamment des cellules souches mésenchymateuses qui peuvent se multiplier avant de se différencier en chondrocytes lorsqu'elles sont orientées, par divers facteurs, dans la bonne direction. Les essais de thérapie cellulaire sur l'animal semblent prometteurs, mais les essais sur l'homme, limités à de très petits nombres, n'en sont encore qu'à un stade très préliminaire.
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- Publié dans : Médecine
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mirandanou
29/04/2012vous ne parlez pas de l'expérience menée par Michel ASSOR, basé à Marseille ? il a eu l'autorisation de l'AFSSAP pour mener une centaines de greffe, ce qui m'inquiète c'est qu'il ne parle pas de biomatériaux pour servir d'échaffaudage lors de la greffe des cellules souches ? son expérience est elle risquée pour les personnes volontaires ? j'ai des doute sur cette expérience, je pense que si cela était faisable, l'expérience aurait fait un tabac et on se précipiterait tous devant l'hopital marseillais
d'autant plus qu'à Paris on est silencieux sur le sujet
il faut accélérer la recherche, car les prothèses ne sont pas la solution je dirais même qu'il faudra très vite les abandonnées, trop de chirurgiens se précipitent sur cette solution, il faut bien réfléchir avant de se jeter dans les filets de certains chirurgiens peu scrupuleux
la prothèse est l'ultime recours !
Vivement que la recherche aboutisse, merci aux chercheurs de s'investir pour nous aider à mieux vivre UN GRAND MERCI au CHU de Montpellier et je sais qu'à Lyon aussi on cherche MERCI aussi
Et je sais aussi que les Israéliens et les Américiains sont très forts dans le domaine ils seront certainement bien placés pour trouver la solution,
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