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Les artères débouchées par radioactivité

Chaque année en France, près de 80 000 personnes souffrent de troubles coronariens suffisamment importants pour nécessiter une intervention. Ces patients présentent une ou plusieurs obstructions des artères coronaires induisant une angine de poitrine ou un risque accru d'infarctus du myocarde. Dans 20 % des cas environ, ils sont traités par pontage coronarien, une opération chirurgicale, visant à court-circuiter la zone obturée, en créant un pont, avec une greffe d'un vaisseau naturel ou synthétique, de part et d'autre de l'obturation. Dans 80 % des cas, une intervention moins lourde est proposée depuis une vingtaine d'années : l'angioplastie transluminale. Il s'agit en introduisant un ballonnet par le réseau artériel jusqu'aux coronaires, de dilater la zone obturée, en y adjoignant dans certains cas, pour empêcher l'artère de se reboucher, un stent, une sorte de tuteur métallique. L'efficacité de ces procédures a été démontrée, aussi bien sur l'augmentation de l'espérance de vie, que sur la qualité de vie. Néanmoins, dans 20 % des cas environ, dans les six premiers mois après la dilatation, l'artère se réobture. Même si l'utilisation plus récente de stents a réduit d'environ 20 % le risque de récidive, cette complication concernerait encore en France près de 16 000 personnes sur les 60 000 traitées chaque année. Il semble en effet que la phase de dilatation soit suivie d'une inflammation artérielle plus ou moins importante. D'où l'idée d'utiliser après la dilatation, une radiothérapie locale, dans l'artère, pour empêcher la prolifération cellulaire qui accompagne cette inflammation. Depuis 1994, de nombreux essais cliniques ont été menés avec des résultats favorables.Sur le plan technique, le procédé est assez simple. Il s'agit, au décours de l'angioplastie, par le cathéter qui sert à mettre en place le ballonnet, de glisser jusqu'à la zone à traiter, un fil radioactif, laissé en place pendant 3 à 5 minutes puis retiré, afin de détruire les cellules inflammatoires et empêcher le risque de sténose ultérieure. La première grande étude sur ce sujet a montré, sur 85 patients souffrant d'une resténose après une première angioplastie, que cette curithérapie réduisait de plus de 50 % les récidives. Une seconde étude, présentée il y a quelques mois au congrès de l'American College of Cardiology, portant sur 476 personnes, a mis en évidence une réduction de 34 % du risque avec ce procédé. Aucun effet secondaire n'a été mis en évidence aux doses où cette curithérapie locale a été utilisée, en particulier, aucun cas de perforation artérielle n'a jamais été observé.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/

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