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Des archives marines indiquent une expansion des puits de carbone polaires

Des scientifiques de Pologne, du Royaume-Uni et des États-Unis ont découvert que les puits de carbone polaires connaîtraient une certaine expansion après avoir étudié des échantillons d'une créature marine recueillie lors d'une célèbre expédition en 1901 au Pôle Sud. Selon l'équipe, les bryozoaires ont connu une croissance importante puisque celle-ci a doublé. Les résultats, porteurs de nouvelles indications sur le stockage du CO2 (dioxyde de carbone) dans les fonds marins, permettraient aux géologues et aux environnementalistes de mieux prévoir le changement climatique. Ils sont présentés dans la revue Current Biology.

Les bryozoaires étudiés par les scientifiques étaient Cellarinella nutti (C. nutti), un invertébré se nourrissant exclusivement par filtration et qui ressemble à un petit rameau. Étant donnée la présence importante de C. nutti dans l'Antarctique, les chercheurs ont régulièrement recours à cette créature dans le cadre de leurs études. Un avantage des études sur C. nutti est qu'il conserve des archives environnementales macroscopiques dans son squelette, gravées en lignes comme les anneaux des arbres.

«Il s'agit de l'une des rares preuves attestant du changement drastique de la vie en Antarctique», explique l'auteur principal David Barnes du Groupe d'études britanniques de l'Antarctique. «Ces animaux absorbent énormément de dioxyde de carbone et le stockent dans les fonds marins.»

L'équipe explique que la croissance rapide de C. nutti indiquerait une augmentation dans la production régionale de phytoplanctons dont les bryozoaires se nourrissent. Le CO2 dissout dans l'eau de mer est très important pour les algues ; il garantit leur survie.

Le carbone des algues est d'abord absorbé par C. nutti et ensuite incorporé dans son squelette et dans d'autres tissus. À mesure que la créature grandit, certaines portions de son corps se détachent et tombent dans les fonds marins, où ils sont ensuite enfouis.

«Ainsi, la quantité de carbone séquestré dans le plancher océanique augmente», explique le Dr Barnes, «tandis que nous nous rendons compte du besoin de réduire la présence de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.» 

Les pertes d'ozone sont probablement responsables de ce phénomène. De telles diminutions ont déclenché une augmentation de la vitesse des vents depuis 2000. Le Dr Barnes fait remarquer que le plancton bénéficie énormément de ces vents forts ; en effet, les vents éloignent la glace et permettent d'améliorer la circulation des eaux de surface. 

«Si nous avons raison, il s'agit là d'un exemple rare d'animaux réactifs à un phénomène mondial, le trou dans la couche d'ozone et affectant un autre, l'effet de serre», fait remarquer le Dr Barnes.

CORDIS

Groupe d'études britanniques de l'Antarctique

Revue Current Biology

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