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Après le décodage du génome, l'inventaire de toutes les protéines

Avec la révolution du génome humain, on devrait passer d'un séquençage de gènes à un catalogue des protéines codées par les gènes, sous forme d'images en 3D. Un domaine est en train de naître, celui de la "génomique structurale", dont l'objectif est de recenser systématiquement les structures des protéines. Ces données pourraient conduire à la mise au point de programmes informatiques capables de prévoir la forme et la fonction de n'importe quelle protéine à partir de la séquence linéaire simple des A, des G, des C et des T constitutifs des gènes. Les chercheurs envisagent sérieusement d'inventorier l'ensemble des structures protéiniques, à l'instar des généticiens qui ont utilisé des machines à séquencer l'ADN pour décoder des génomes entiers. "Le Projet génome humain a bouleversé notre façon de voir les choses", assure Tom Terwilliger, cristallographe au Los Alamos National Laboratory (Nouveau-Mexique), qui dépend du ministère de l'Energie. Le séquençage des gènes, explique-t-il, a révélé la séquence linéaire des acides aminés de milliers de protéines dont on n'a pas encore découvert la fonction. Pour déterminer ces fonctions, les chercheurs comptent désormais sur la connaissance de la structure de ces protéines. La technique consiste à photographier en gros plan chaque protéine et à étudier les clichés pour mettre en évidence son action. "On a de plus en plus le sentiment que, si l'on dispose de davantage de structures, la biologie des cellules et la médecine progresseront plus rapidement", commente David Eisenberg, spécialiste de biologie structurale à l'université de Californie (Los Angeles). Pour l'industrie pharmaceutique, la génomique structurale promet pléthore de nouvelles applications thérapeutiques, les médicaments a priori inefficaces pouvant être éliminés dans la foulée. Certaines start-up biotechnologiques impliquées dans ce domaine prévoient de mettre en évidence, d'ici à quelques années, les structures de milliers de protéines, fournissant ainsi des informations qui pourront servir à la recherche clinique dans divers domaines. Toutefois, la détermination des structures en 3D et autres projets du même ordre restent trop lents et trop coûteux pour qu'on puisse dresser une carte de toutes les protéines humaines, du moins à court terme. "La génomique structurale est bien plus difficile que le séquençage", précise Terwilliger. Si les outils utilisés pour le séquençage peuvent décoder pratiquement n'importe quel gène, les protéines ne se laissent pas isoler si facilement.

Courrier International : http://www.courrierinternational.com/mag/couv3.htm

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