RTFlash

Les anxiolytiques augmentent sensiblement les risques de démences chez les personnes âgées

Une  étude, menée par des chercheurs de l’Inserm en collaboration avec l'Université de Bordeaux et publiée dans le "British Medical Journal", confirme que la prise excessive d'anxiolytiques, et notamment de benzodiazépines, augmente sensiblement le risque de démence chez les personnes âgées.

Ces médicaments sont souvent prescrits pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil chez les seniors et l'on estime que plus du tiers des personnes âgées de plus de 65 ans prennent des somnifères sur de longues périodes, et que la moitié de ces prescriptions sont injustifiées sur le plan médical et provoquent des effets indésirables sévères : troubles de la mémoire, de l'attention, risques de chute...

Selon cette étude, la prise de benzodiazépines, au lieu de se limiter aux prescriptions du médecin qui portent le plus souvent sur des traitements n'excédant pas un mois, tend à devenir chronique. L'étude note également que la plupart des anxiolytiques, qu'ils appartiennent ou non à la famille des benzodiazépines, ont un effet hypnotique.

Cette étude a utilisé et analysé les données de la cohorte PAQUID (Personnes Agées QUID), de 3.777 sujets âgés de 65 ans et plus, pour comprendre le lien entre la consommation de benzodiazépines et l'apparition de démences. Les chercheurs ont travaillé, à l'intérieur de cette cohorte, sur un échantillon de 1.063 personnes âgées de 78 ans en moyenne qui ne présentaient aucun symptôme de démence et n'avaient pas consommé de benzodiazépines avant la 5ème année de l'étude.

Sur ces 1.063 personnes, une centaine a commencé à prendre des benzodiazépines après cette 5ème année et les chercheurs ont alors pu évaluer, en comparant deux groupes, l'un ayant pris ce type de médicament et l'autre n'en ayant pas consommé, que le risque de démence était augmenté de 50 %  chez les personnes ayant pris des benzodiazépines. L'étude a également pu montrer que cette relation entre prise de benzodiazépines et risque de démence persistait même quand le début de la prise de ces médicaments était plus tardif.

Cette étude confirme donc les recommandations de la Haute Autorité de Santé qui se prononce pour un strict encadrement des prescriptions de benzodiazépines chez les personnes âgées qui doivent, sauf cas exceptionnel, être limitées à un mois.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

BMJ

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top