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Des anticorps monoclonaux contre la grippe aviaire

Si le H5N1 ou un autre virus aviaire déclenchait une pandémie de grippe, les anticorps monoclonaux pourraient permettre de prévenir l'infection et de soigner efficacement les victimes, selon une étude publiée dans la revue PLoS Medicine. Un virus grippal provoque des ravages lorsqu'il est nouveau et que la population mondiale n'est pas immunisée, autrement dit lorsque le système immunitaire n'est pas préparé à une telle rencontre.

Une équipe de chercheurs travaillant au Vietnam, en Suisse et aux Etats-Unis a prélevé des lymphocytes B chez quatre patients vietnamiens infectés par le H5N1 en 2004 et 2005. Ces cellules du système immunitaire fabriquent des anticorps dirigés contre un ennemi (un antigène) bien précis. Tous ces anticorps sont strictement identiques, d'où leur qualificatif de ''monoclonal''. Les chercheurs ont passé au crible les 11.000 anticorps présents dans les échantillons pour sélectionner ceux qui étaient capables de neutraliser le H5N1. Au final quatre anticorps monoclonaux ont été synthétisés.

Les chercheurs ont administré ces anticorps dirigés contre le H5N1 à des souris avant de les infecter avec le virus de la grippe aviaire. Les souris du groupe contrôle (qui ne recevaient pas les anticorps) sont toutes tombées malades et sont décédées au bout d'une semaine, alors que celles qui avaient reçu les anticorps ont survécu.

Ces anticorps monoclonaux se sont également avérés efficaces pour soigner la grippe jusqu'à 72 heures après l'infection, sachant que plus les traitements antiviraux sont donnés tardivement plus les chances de guérir diminuent. Si ces résultats sont confirmés par d'autres études et par des essais cliniques, les anticorps monoclonaux pourraient être utilisés tant pour la protection que pour le traitement des populations en cas de pandémie grippale. Le principe de la sérothérapie n'est pas nouveau. Pendant la grippe espagnole de 1914-1918, des médecins avaient noté les effets bénéfiques de la transfusion de sang prélevé sur des patients qui avaient survécu à l'infection.

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