RTFlash

Vivant

AlphaFold lève le voile sur le rapprochement intime d’un spermatozoïde et d’un ovocyte

« Pour presque tous les animaux sur Terre, la vie commence par un spermatozoïde qui se fraye un chemin vers la membrane d’un ovocyte », rappelle The New York Times, et, « d’une manière ou d’une autre, les deux cellules se reconnaissent et fusionnent ». Grâce à AlphaFold, l’outil d’intelligence artificielle (IA) de la société DeepMind capable de déterminer la forme en 3D et les interactions des protéines, et récemment honoré par le prix Nobel de chimie 2024, ce « d’une manière ou d’une autre » un peu flou est éclairé. « Guidées par ses prédictions, deux équipes ont indépendamment [l’une de l’autre] identifié un trio de protéines situé sur la tête du spermatozoïde et qui s’accroche à la surface de l’ovocyte pendant la fécondation », rapporte de son côté le magazine Science.

Parus dans Cell et dans eLife, ces résultats contredisent l’idée reçue que la fusion des deux cellules sexuelles de vertébrés reposerait sur la reconnaissance d’une seule protéine du spermatozoïde et d’une seule protéine de l’ovocyte. Comme l’explique à Nature Enrica Bianchi, biologiste de la reproduction à l’université de Rome Tor Vergata, qui n’a pas participé à ces recherches : « Alors que la fécondation est un sujet d’intérêt aussi bien pour les scientifiques que pour le grand public, on en sait très peu sur son déroulement chez les animaux vertébrés, un large groupe qui comprend les humains. Cette étape originelle se révèle en effet ardue à cerner : en plus de se dérouler rapidement, elle implique des protéines “enchâssées dans une membrane de graisse” qui sont difficiles à étudier avec les méthodes habituelles de la biochimie », explique la revue britannique.

Sans parler de la complexité de la culture d’ovocytes de vertébrés in vitro ou des problèmes éthiques quand il s’agit de faire féconder des ovocytes humains, souligne la revue américaine Science. C’est pourquoi l’aide de l’IA est bienvenue et pertinente dans ce champ de recherche. Dans l’étude publiée dans Cell, « AlphaFold a prédit que trois protéines de spermatozoïdes se combinaient pour former un complexe protéique », indique The New York Times. Si « deux de ces protéines étaient déjà connues pour la fertilité », l’intelligence artificielle en a identifié une toute nouvelle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Courrier International

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top