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Alcool : mortalité qui reste élevée en France malgré une baisse de la consommation chez les jeunes
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L'alcool continue de faire plusieurs dizaines de milliers de morts par an en France, même si sa consommation est en baisse, selon un "état des lieux" dressé dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié par le ministère de la Santé et l'Institut de veille sanitaire. En comptant les seuls "décès directement imputables à l'alcool", c'est-à-dire résultant de cirrhose (8.515), cancers des voies aérodigestives supérieures (10.481) et psychose alcoolique, l'Inserm (recherche médicale) en a recensé plus de 22.000 en 2002.
Mais 45.000 décès annuels pouvant avoir l'alcool comme "cause associée", dont 7.100 accidents et empoisonnements, 7.600 dus à des maladies cardiovasculaires et 16.000 à des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, oesophage, larynx), ont été comptabilisés en 1995, selon une autre étude. Près de dix millions de Français consomment de l'alcool au moins trois fois par semaine et 6,4 millions tous les jours. Près des trois-quarts des consommateurs quotidiens sont des hommes, rappelle l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), en soulignant que la consommation totale a été divisée par deux en près d'un demi-siècle.
Les différences entre générations sont marquées : parmi les usagers quotidiens d'alcool, 56 % sont des hommes et 23 % des femmes âgés de 65 à 75 ans, contre 5 % d'hommes et moins de 1 % de femmes entre 20 et 25 ans. Peu nombreux à boire chaque jour de l'alcool, les jeunes seraient plus fréquemment ivres que leurs aînés : 14 % des Français disent avoir été ivres au cours des douze derniers mois, mais la proportion grimpe à 48 % parmi les hommes de 20 à 25 ans et 20 % parmi les femmes de cet âge, selon le Baromètre santé 2005.
D'où la notion de "consommation problématique" à prendre comme indicateur, selon les chercheurs, plutôt que de se référer à la consommation régulière. Le premier objectif de la loi de santé publique du 9 août 2004 est de diminuer de 20 % la consommation annuelle moyenne d'alcool par habitant. Il faudrait la faire passer de 10,7 litres d'alcool pur par an et par habitant en 1999 à 8,5 litres d'ici 2008.
Exception faite des femmes enceintes, pour lesquelles la suppression totale des boissons alcoolisées est recommandée pour éviter tout syndrome d'alcoolisation foetale, les dangers d'une consommation d'alcool inférieure à 20 grammes par jour (moins de deux verres) semblent minimes.
De 20 à 50 grammes par jour, les risques de cirrhose et de complications cardiovasculaires (hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral) sont accrus. A delà de 50 g/jour, ces risques sont amplifiés, et celui de développer un cancer des voies aérodigestives supérieures double par rapport aux non-consommateurs d'alcool.
La consommation d'alcool peut aussi s'avérer problématique chez les personnes âgées, plus vulnérables physiquement, surtout si elle est associée à la prise de médicaments psychotropes. La consommation à risque toucherait 2 % à 14 % de l'ensemble des plus de 65 ans, mais jusqu'à un quart des personnes âgées vivant en institutions. Plus de 2.200 décès annuels sur les routes françaises sont attribuables à l'alcool, selon l'étude SAM (2001- 2003), dont le BEH rappelle les conclusions.
Une autre étude, l'enquête nationale ESCAPAD 2005 (Enquête sur la santé et les comportements lors de l'appel à la préparation à la défense) menée auprès de quelque 30.000 jeunes métropolitains âgés de 17 ans, confirme que, chez les jeunes, la consommation d'alcool a elle aussi diminué, passant de 21 % à 18 % chez les garçons entre 2003 et 2005, et de 7 % à 6 % chez les filles. En revanche, les ivresses régulières, plus fréquentes chez les garçons, apparaissent en hausse, passant de 7 à 10%. Moins de la moitié des jeunes (45,8 %) disent avoir bu plus de cinq verres en une occasion au moins au cours des trente derniers jours, 2,2% déclarant avoir bu plus de cinq verres à dix occasions au cours du dernier mois. Ce comportement d'alcoolisation est plutôt masculin : 55,7% des garçons contre 35,5 % des filles ont bu au moins une fois plus de cinq verres, 3,6 % contre 0,7 % au moins dix fois.
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- Publié dans : Médecine
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