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Un aimant qui attire les cellules cancéreuses du cerveau pour mieux les détruire

Une nouvelle technologie agissant comme un aimant attirant les cellules cancéreuses, développée par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke, pourrait mener à un nouveau traitement des tumeurs du cerveau.

La technologie appelée GlioTrap agit un peu comme un cheval de Troie pour traiter le glioblastome multiforme, le type de cancer du cerveau le plus commun. Après une chirurgie pour retirer une tumeur principale, les chercheurs introduisent dans la cavité un gel chargé de molécules chimioattractives qui ont pour effet d’attirer les cellules cancéreuses. Le gel libère ensuite des doses de traitements de chimio et de radiothérapie à action lente qui ont pour mission de tuer les cellules.

« Dans nos premiers tests sur le rat, on insérait la tumeur dans l’hémisphère droit du cerveau, puis le gel dans celui de gauche, et on a observé une migration claire des cellules cancéreuses vers notre chimioattractant », explique Laurence Déry, qui a fait du projet son sujet de doctorat en science des radiations et imagerie biomédicale au département de médecine nucléaire de l’Université de Sherbrooke.

L’idée d’attirer les cellules est le point clé de cette technologie. Comme l’explique le codirecteur de recherche de Mme Déry, le Docteur David Fortin, il y a plusieurs années que l’on sait que les cellules du glioblastome migrent à divers endroits du cerveau, compliquant les traitements. Des études montrent que certaines cellules peuvent même se déplacer d’un centimètre par jour. Or, la science s’était toujours entêtée à stopper le déplacement plutôt qu’à l’exploiter.

« Chaque fois qu’on présente le concept, la plupart des gens du milieu trouvent l’idée géniale, parce que c’est un peu naïf, un peu à l’encontre de ce qui se fait », explique le Docteur Fortin, neurochirurgien et neuro-oncologue, une sommité dans le domaine. « C’est un peu contre-intuitif parce qu’habituellement on essaie de bloquer le processus qui est nocif, mais là, on utilise ce potentiel de déplacement là pour attirer la cellule vers le traitement », précise Mme Déry, qui a présenté ses résultats au congrès de l’ACFAS, à Québec.

L’équipe de chercheurs doit maintenant plancher sur les agents et les doses de chimio et de radiothérapie qui seront utilisés. « Je crois que d’ici deux ans, on va pouvoir essayer d’aller dans un modèle animal plus gros et ultimement, avec plus de résultats étoffés, passer en essais cliniques », détaille Laurence Déry, emballée par les perspectives à la suite des premiers résultats, tout comme son directeur de recherche.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

 Le Journal de Québec

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