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Accord à Montréal sur l'extension du protocole de Kyoto
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Malgré les réticences de la Russie, les pays signataires du protocole de Kyoto ont adopté une feuille de route sur l'extension au-delà de 2012 du pacte lors de la conférence de l'Onu à Montréal sur la lutte contre le réchauffement climatique. Quelques minutes après cet accord, les ministres de l'Environnement sont convenus en outre d'élargir le dialogue sur les moyens de lutter contre l'effet de serre à des pays comme les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, qui ne sont pas signataires de Kyoto. "Ce fut l'une des conférences de l'Onu sur le changement climatique les plus productives. Ce plan fixe le cap d'une action future sur le changement climatique", a déclaré Richard Kinley, secrétaire par intérim de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC).
Des environnementalistes ont salué par des hourras, des embrassades, voire des pleurs ce double accord qu'ils considèrent comme une étape historique dans la lutte contre le réchauffement climatique. "La communauté internationale aurait pu abandonner face aux tactiques de l'administration (du président américain George) Bush et d'autres, mais ce ne fut pas le cas", s'est réjouie Jennifer Morgan, experte du Fonds mondial de la nature (WWF). "Nous devons nous appuyer sur cette décision pour faire baisser au maximum les émissions (de gaz à effet de serre) afin de prévenir l'impact tout à fait dévastateur du changement climatique", a-t-elle ajouté.
Ouverte le 28 novembre, la conférence de Montréal avait pour objectif de trouver une suite à la lutte engagée contre le réchauffement du climat en travaillant sur deux fronts : poursuivre Kyoto après l'échéance du protocole, prévue en 2012, et élargir le dialogue aux termes de la CCNUCC, adoptée en 1992.
Sur le premier point, les délégués ont adopté une feuille de route accordant sept ans - d'ici 2012 - aux pays signataires du protocole pour négocier et ratifier de nouveaux accords. Une majorité de pays sont favorables à un objectif plus ambitieux de diminution des gaz à effet de serre. La Russie a longtemps fait de la résistance, estimant que le texte soumis à l'approbation des 189 délégations présentes à Montréal n'engageait pas suffisamment les pays en voie de développement.
Dans sa première phase, Kyoto n'inclut pas des pays comme la Chine ou l'Inde, qui figurent pourtant parmi les cinq principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre.
Signé en 1997, le protocole engage la quarantaine de nations industrialisées qui l'ont ratifié à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en leur fixant des objectifs chiffrés (5,2 % en moyenne d'ici 2008-12 par rapport aux émissions de 1990). Les Etats-Unis, premier pollueur de la planète, s'en sont retirés en 2001, Bush expliquant alors que les réductions obligatoires d'émissions de combustibles fossiles ralentiraient la croissance et les créations d'emplois.
Au cours de cette séance marathon, une avancée a été obtenue sur le second front des discussions. Le plan d'inspiration canadienne qui a été adopté propose un "dialogue (libre) pour explorer et analyser les approches stratégiques d'une coopération à long terme pour faire face au changement climatique". Son objectif est d'intégrer les Etats-Unis, l'Inde et la Chine dans un dialogue non contraignant entre les 189 pays représentés à Montréal - et non pas les seuls signataires de Kyoto (156).
La délégation de Washington, qui avait jugé inacceptable une première mouture du texte, a obtenu que soit retiré de la proposition tout ce qui pouvait laisser entendre que ce dialogue serait un prélude à des objectifs chiffrés de réductions des émissions de gaz à effet de serre. Les délégués, épuisés après 20 heures de discussions, ont salué avec émotion ce double accord. "Nous sommes ravis", a déclaré la ministre britannique de l'Environnement, Margaret Beckett. "C'est le fruit d'un an de travail."
La conférence a par ailleurs adopté de nombreuses décisions techniques mais importantes. Le "mécanisme de développement propre", qui favorise les transferts de technologie "propre" vers les pays du Sud, a été renforcé. Un texte sur "l'adaptation", c'est-à-dire sur la façon de limiter les impacts d'un changement climatique qui est en train de se produire, a été entériné. La conférence a également convenu de conforter "l'observance", c'est-à-dire les sanctions applicables aux Etats qui ne respecteraient pas les engagements pris à Kyoto. En droit international, il y a là le noyau de ce qui pourrait devenir une référence en matière de respect par les Etats de leurs obligations.
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- Publié dans : Géologie & Géophysique
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