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2070 : coup de chaud sur la France
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Le thermomètre à 42° et la Seine à sec. Paris vue par Météo France en 2070 est une fournaise. Toute la France aussi. La canicule de 2003 ? « Juste un petit coup de chaud », s'exclame Stéphane Hallegatte, climatologue chez Météo France. Ce spécialiste a mené une étude prospective, en coopération avec le Centre international de recherches sur l'environnement et le développement (Cired). Selon ce travail, que révèle Terra Economica, c'est la carte du climat de l'hexagone toute entière qui va être chamboulée dans les prochaines décennies. Et pas à moitié.
Exemple avec la ville de Paris, avec une hypothèse plutôt pessimiste sur la réponse du climat (celle proposée par les Anglais du Hadley Center). Si rien n'est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, alors le climat qui régnera sur la capitale sera équivalent vers la fin de ce siècle à celui du Sud de l'Espagne. En résumé, il fera aux alentours de 45° en plein été. Dans une hypothèse plus optimiste, proposée par Météo-France, Paris connaîtra dans une soixantaine d'années les températures actuelles de Biarritz ou de Rome.
Alors la plage et les palmiers toute l'année ? Pas aussi simple. Aujourd'hui, explique Stéphane Hallegatte, la France vit « isolée de la contrainte environnementale ». En gros, les infrastructures sont d'une qualité technique telle que le pays évolue quasiment à l'abri du chaud, du froid, du manque d'eau et de la plupart des inondations. Mais tout est en train de changer. La production d'énergie, les ressources en eau, le secteur de l'habitat vont devoir s'adapter à vitesse grand V. Concrètement, c'est la vie quotidienne des Parisiens, pour poursuivre l'exemple, qui va être bouleversée. L'étude menée en 2003 sur l'impact du changement climatique sur la Seine (Gicc) imaginait notamment le fleuve quasiment à sec en fin d'été. Ceci est problématique pour la faune et la flore, bien entendu, mais aussi pour le refroidissement des centrales nucléaires.
Ce n'est pas tout. Stéphane Hallegatte estime « fort probable » l'équipement « massif » des logements de la région parisienne en appareils de climatisation. Il juge aussi logique une « hispanisation » des modes de vie dans la capitale française. Quant à certains immeubles de bureaux en verre, même la climatisation pourrait ne pas suffire à les rendre fréquentables lors des étés de la fin de ce siècle.
Pour s'adapter, pas d'autre solution que sortir le carnet de chèques. La France et les autres pays européens devront adapter leurs infrastructures, mais aussi reconsidérer les zones d'agriculture, accroître la quantité de bassins de rétention d'eau, etc. Cette adaptation a un coût : « nos infrastructures et nos logements représentent environ 300 % du PIB de la France, estime le chercheur. Donc, remplacer 1% des ces infrastructures par an pour les adapter au changement climatique nous coûterait 3 % de notre PIB ! »
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- Publié dans : Géologie & Géophysique
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