Terre
- Sciences de la Terre, Environnement et Climat
- Urbanisme & Habitat
1er bâtiment tertiaire à énergie positive “tous usages”
- Tweeter
-
-
1 avis :
Un bâtiment à énergie positive est un bâtiment qui produit plus d’énergie primaire qu’il n’en consomme pour ses besoins de chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, refroidissement et éclairage. Les lois "Grenelle" prévoient que, fin 2020, tous les bâtiments neufs seront à énergie positive. L’appellation “tous usages”, quant à elle, nécessite des réductions énergétiques supplémentaires : outre les économies réalisées sur les 5 usages précités, les consommations électriques de la bureautique (serveurs, ordinateurs, photocopieurs), des ascenseurs et de l’éclairage extérieur sont prises en compte dans le bilan énergétique du bâtiment. Dans un immeuble de bureau, ces équipements peuvent représenter jusqu'à 50 % de la consommation totale.
Situé dans un cadre naturel à deux pas de la ville historique, le bâtiment tertiaire à énergie positive “tous usages”, construit à Sistrières-Aurillac par le Crédit Agricole est donc particulièrement novateur en France où la basse consommation (moins de 50 kwh/m².an) va tout juste devenir le standard. Outre les aspects énergétiques, le Crédit Agricole a souhaité répondre à d'autres objectifs : mettre en valeur les caractéristiques du site ; créer un lieu de vie ouvert, convivial et fonctionnel ; respecter, de manière stricte, le délai de construction limité à 17 mois (le bâtiment a été livré le 15 novembre 2010).
Mais son ambition ne s'est pas arrêtée là. Le maître d'ouvrage a également souhaité construire en ossature bois et faire appel le plus possible à des entreprises locales. Grâce à la préfabrication des éléments, 8 mois ont suffi à l’édification du bâtiment sur le chantier. 1 300 m3 de bois ont été nécessaires, du bois local (pin Douglas du Massif central ) ou européen (épicéa d’Europe du Nord). Comparé à une construction en béton, le bilan carbone de la construction est de 30 % inférieur (chiffre fourni par C.A). Ces objectifs ont été atteints, grâce à la réalisation d’études très poussées menées en collaboration avec le bureau d’études Sylva Conseil.
Le bâtiment bénéficie d'une très bonne isolation thermique des murs, de la toiture et du sol pour une résistance thermique de 9m².K/w. Les fenêtres sont à triples vitrages, sauf au sud et bien entendu le renouvellement de l'air est assurée par une ventilation double flux. L'éclairage naturel est favorisé par la création d'une grande verrière au sud et des patios centraux. Les postes de travail ne sont jamais à plus de 5 mètres des fenêtres.
Deux sources énergétiques naturelles permettent de compenser les dépenses en chauffage et électricité : la géothermie et le photovoltaïque. 30 sondes géothermiques verticales de 150 mètres de profondeur, soit 4.500 mètres, captent les calories du sol (à température constante) pour le fonctionnement de pompes à chaleur réversibles. Le système assure les besoins en chauffage et en rafraîchissement. Dans les locaux, la diffusion de la chaleur (ou du froid en été) est assurée par des faux plafonds rayonnants qui allient performance énergétique, confort acoustique et flexibilité d’aménagement intérieur.
1 700 m2 de panneaux photovoltaïques produisent suffisamment d’énergie pour compenser toutes les consommations du bâtiment, y compris bureautique et informatique. L’ensoleillement de la ville d’Aurillac a d’ailleurs fait partie des critères décisifs ayant conduit le Crédit Agricole Centre France à investir dans le Cantal. En effet, avec 2.080 heures d’ensoleillement par an et seulement 53 jours de brouillard, Aurillac fait partie, devant Bordeaux, Toulouse ou Lyon, des territoires les plus ensoleillés de France. Vous en restez comme deux ronds de flan, car l'image d'Aurillac est plus souvent associée à la rigueur de ses hivers. L'un n'empêche toutefois pas l'autre.
Trois types de panneaux photvoltaïques sont implantés sur le site de Sistrières-Aurillac : des panneaux opaques sur la toiture, des panneaux transparents en bi-verre au-dessus du parvis d’entrée, des panneaux opaques installés dans le champ voisin du bâtiment. Pour profiter des tarifs de rachat avantageux, la totalité de l’électricité produite est revendue et les besoins du bâtiment rachetés à EDF. Notons enfin que les eaux de pluie sont récupérées pour les sanitaires et que les parkings ont été rélegués en sous-sol pour éviter la pollution visuelle. Les ascenseurs sont placés en périphérie du bâtiment pour limiter leur usage alors que de grands escaliers centraux invitent à un exercise salutaire.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Une PME redonne une seconde vie aux déchets du BTP
La réutilisation des déchets du BTP est une priorité environnementale : dans les Pyrénées-Orientales, une société familiale donne une seconde vie aux gravats, jusque-là déversés dans des décharges ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 872
- Publié dans : Urbanisme & Habitat
- Partager :