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12 % d'infarctus évités pour 3 g de sel en moins...

L'hypertension artérielle (HTA) est l'un des premiers facteurs de risque vasculaire individualisé grâce aux études épidémiologiques entreprises dès le début des années 50. Chacun sait aujourd'hui qu'à l'échelon individuel, le retour à des chiffres tensionnels considérés comme « normaux », le plus souvent grâce à une intervention pharmacologique, contribue à améliorer significativement le pronostic cardiovasculaire. Bien plus, on a démontré que même dans les limites de la normale, la pression artérielle est directement corrélée à la morbidité cardiovasculaire.

Mais, malgré l'importance de ce facteur de risque, on s'est assez peu intéressé jusqu'ici à la diminution de la pression artérielle à l'échelon collectif, en d'autres termes à la lutte contre ce qui favorise l'élévation des chiffres tensionnels moyens dans une population donnée.

Si les prédispositions génétiques à l'HTA, qui jouent un rôle important, sont encore inaccessibles à une véritable prévention, il n'en est pas de même de la quantité moyenne de sel ingéré quotidiennement qui est apparue dans de très nombreuses études épidémiologiques comme corrélée aux chiffres tensionnels et à la fréquence de l'HTA. Or, bien que l'on ait démontré qu'une diminution, même modeste, de la consommation de sel à l'échelon collectif réduisait l'incidence des maladies cardiovasculaires, cette consommation augmente dans de nombreux pays et notamment aux Etats-Unis où elle a atteint, en 2006, 10,4 g/jour pour les hommes et 7,3 g pour les femmes.

Pour conforter les autorités sanitaires et les praticiens dans leur volonté de lutter contre ce facteur de risque d'HTA, une équipe d'épidémiologistes américains a voulu évaluer, le plus « scientifiquement » possible quel serait l'impact sur la morbi-mortalité cardiovasculaire d'une réduction de 3 g de la consommation américaine quotidienne moyenne de sel (1,2 g de sodium). Pour parvenir à cette estimation, Kirsten Bibbins-Domingo et coll. se sont servis d'un programme informatique complexe, le Coronary Heart Disease Policy Model, programme qui se base notamment sur les données des grandes études épidémiologiques et des essais cliniques conduits sur les effets de la réduction de la consommation de sel.

Selon Bibbins-Domingo et coll., une réduction de 3 g de la consommation quotidienne de sel conduirait, aux Etats-Unis (pour les sujets de plus de 35 ans), à une réduction de l'incidence annuelle des accidents vasculaires cérébraux (AVC) allant de 32 à 66 000 cas, des infarctus du myocarde (IDM) de 54 à 99 000 et des décès, toutes causes confondues, de 44 à 92 000. Les effets favorables de la réduction de la consommation de sel seraient, selon cette étude, constatés dans tous les segments de la population de plus de 35 ans.

JIM

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