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Edito : Réchauffement climatique : la piste cosmique se confirme

Aujourd'hui il ne fait plus de doute que l'accélération inquiétante du réchauffement climatique planétaire enregistré depuis un siècle est lié au développement de l'industrialisation et à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, CO2, méthane et halocarbures notamment. On sait notamment, grâce à l'analyse de carottes glacières que les concentrations de CO2 avant 1750 sont constantes sur plus de dix mille ans, et n'ont jamais dépassé la valeur de 1750 (280 ppmv), alors qu'aujourd'hui nous sommes déjà à 350. On sait également qu'au cours du siècle dernier, la température moyenne à la surface de la planète s'est élevée d'environ 0,6°C, la couverture neigeuse et les étendues glaciaires se sont réduites et le niveau de la mer s'est élevé de 10 à 20 cm. Mais si ce rôle déterminant des activités humaines sur le réchauffement climatique est de moins en moins contesté, il se pourrait que l'homme ne soit pas le seul responsable de cette évolution et que deux facteurs d'origine cosmiques, les rayons cosmiques galactiques, d'une part, et l'activité magnétique du soleil, d'autre part, jouent un rôle beaucoup plus important qu'on ne l'imaginait jusqu'à présent sur le réchauffement de notre planète. A cet égard, un remarquable article publié dans la revue "Arts et Métiers" (malheureusement non disponible en ligne), fait le point sur les derniers développements de cette thèse qui attribue une part importante -bien qu'encore impossible à déterminer avec précision- du réchauffement planétaire à ces deux facteurs cosmiques. Tout commence avec la découverte inattendue par un satellite, en 1997, d'une corrélation très nette entre intensité des rayons cosmiques provenant de notre galaxie et l'étendue de la couverture nuageuse globale sur Terre qui influe sur la température. D'autres travaux récents montrent que le passage de notre système solaire à travers les bras spiraux de notre galaxie, zones de forte activité stellaire, provoque des pics d'intensité de rayons cosmiques galactiques (RCG) à une périodicité d'environ 140 millions d'années. Or l'étude des variations de la température de la mer (grâce aux coquillages fossiles) montre qu'il existe bien une véritable corrélation entre pic d'intensité du rayonnement cosmique et basses températures. Cette corrélation est d'autant mieux établie qu'elle se vérifie sur plusieurs oscillations. Selon ces études une diminution des RCG entraîne une diminution de la couverture nuageuse et in fine un réchauffement du climat. Après ces travaux, la variation de ces RCG pourrait être responsable des trois quarts des perturbations climatiques au cours de cette longue période de 545 millions d'années sans activité humaine. Mais ces variations d'intensité des RCG ne seraient pas seulement dues à l'évolution de notre système solaire sur de très longues périodes à travers les bras de notre galaxie. Il semble en effet que l'activité magnétique de notre soleil joue un rôle très important dans ces variations de flux des RCG. Or les scientifiques disposent de deux facteurs qui leur permettent de mesurer l'évolution de l'activité magnétique du soleil : les tâches solaires et le vent solaire. On sait qu'aujourd'hui que plus le soleil est magnétiquement actif (ce qui se voit au nombre de tâches solaires), plus le vent solaire est intense et moins la Terre reçoit de RCG. Il serait donc logique que cette activité magnétique solaire ait influé sur les variations climatiques. Cette hypothèse a été pleinement confirmée par une étude récente qui montre une corrélation très nette depuis 1610 entre le nombre de tâches solaires et l'évolution du climat. On constate notamment que le "petit âge glaciaire" entre 1645 et 1715, correspond au minimum de Maunder, époque où les tâches solaires avaient pratiquement disparues. Cette étude tendrait donc à prouver que l'augmentation des RCG, lorsque le magnétisme solaire moins actif ne fait plus bouclier, refroidit notre planète et que leur diminution, lorsque le soleil se déchaîne, la réchauffe. Ce phénomène semble confirmé si l'on se concentre sur le dernier siècle. Au cours des 100 dernières années, le nombre de tâches solaires est en effet en augmentation rapide, et ce pour la première fois depuis un millénaire. Parallèlement le flux de RCG a diminué de 10% à 40%, selon leur énergie. La diminution de RCG due à activité magnétique solaire qui réduit la quantité de nuages bas serait responsable d'un réchauffement global de 1,2 W/m 2, ce qui est comparable au réchauffement de 1,5 W/m2 attribué à l'augmentation de CO2 depuis un siècle ! Bien entendu il faudra encore de nombreuses études pour mieux comprendre par quels processus complexes les RCG favorisent la formation des nuages et pour mieux évaluer la part de ces RCG dans le réchauffement climatique. Mais il existe à présent un nombre croissant d'indices et d'études scientifiques qui montre que ces rayons cosmiques galactiques, modulés par l'activité magnétique du soleil, ont un impact significatif sur le réchauffement climatique. En 1938, le génial astrophysicien Milankovitch avait déjà émis l'hypothèse que les mouvements de notre système solaire jouaient un rôle important dans des changements climatiques et aujourd'hui les dernières études scientifiques tendent à lui donner raison. Si cette hypothèse s'avérait confortée par de nouvelles observations dans les années à venir, cela remettrait en cause de manière profonde et globale nos théories sur les causes du réchauffement climatique en montrant qu'il existe, en dehors de toute activité humaine, et sur différents cycles de très longues périodes (plusieurs millions d'années) et de périodes beaucoup plus courtes (quelques dizaines d'années ou quelques siècles), des facteurs cosmiques capables d'influer de manière déterminante sur le climat. Mais, si tel était le cas, cela n'exonérerait en rien la responsabilité de l'homme et des émissions de gaz à effet de serre, dans le réchauffement accéléré constaté depuis un siècle. Ce serait même le contraire : à partir du moment où nous aurions la certitude que des phénomènes cosmiques influent, sur différentes échelles de temps, de manière puissante sur le climat, nous aurions encore d'avantage qu'aujourd'hui le devoir politique et éthique d'agir avec force, constance et détermination sur les facteurs d'influence climatique qui dépendent de l'Homme et de ses choix de civilisation.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône

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  • chalvin

    7/08/2011

    Si le doute n'existe plus pourquoi dépenser l'argent des contribuables en se focalisant sur la lutte contre le CO2.
    Innovons et trouvons le moyen de créer une couverture nuageuse suffisante pour enrayer ce réchauffement.
    Rien n"est impossible mais l'argent public doit être dépenser pour les vrais causes.

  • Fumey

    28/06/2013

    J'ai vu le reportage sur Arte à ce sujet, mais la conclusion ne m'a pas du tout convaincue. Le reportage indiquait que nous serions actuellement à l'intérieur d'un bras cosmique secondaire, correspondant à un épisode plus froid que si nous étions en dehors de ce bras, Donc : le réchauffement climatique constaté se trouverait plutôt réduit grâce aux effets cosmiques : attention donc à notre sorite de ce bras : nous devrons avoir d'ici là réduit nos gaz à effet de serre !!! Bonne route....

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