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Publication de la plus vaste étude nationale de surveillance des expositions alimentaires aux substances chimiques
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Il s’agit de «la plus large photographie jamais réalisée des apports nutritionnels et expositions alimentaires aux substances chimiques de la population en France», selon l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui a publié le 30 juin ce document volumineux de près de 700 pages. L’étude de l’alimentation totale (EAT2) menée sur 4 ans et qui a couté 5 millions d’euros a été «uniquement financée par l’argent public» précise Marc Mortureux, directeur de l’Anses. Elle vise à déterminer le risque sur le long terme et pour une population générale.
Ainsi, pas moins de 20.000 produits, préparés tels qu'ils sont consommés, ont été passés au crible. 90 % de l’alimentation des adultes et des enfants est couverte par cette étude. 361 substances chimiques différentes ont été recherchées. Des substances qui appartiennent à différentes familles de produits chimiques, comme les contaminants organiques, les minéraux, les dioxines et furanes, les PCB, les composés perfluorés, les retardateurs de flamme bromés, les mycotoxines, les produits phytosanitaires, les additifs et les substances néoformées. Sur les 445 substances recherchées, 283 molécules appartiennent à la famille des pesticides. Mais pour 84 des produits recherchés -38 résidus de pesticides, certains composés perfluorés, le mercure inorganique, etc.- conclure sur le risque a été impossible en raison, notamment, de l’absence de valeurs toxicologique de référence. Pour ces molécules, l’Anses préconise donc de mener des «études toxicologiques ou des développements analytiques au cas par cas afin de lever l’incertitude quant au risque». Enfin, «par manque de moyens métrologiques», le bisphénol A et les phtalates n’ont pas été recherchés, affirme Marc Mortureux.
Quels sont les résultats ? Selon l’Anses, pour 85 % des substances prises en compte, le risque peut être écarté pour la population générale. L’évaluation se basant sur les seuls apports alimentaires. En revanche, pour une douzaine de produits ou familles de substances, le risque excède la valeur-limite. Pour 15 % des substances étudiées par l’Anses, le risque est donc bien réel. Il peut s'agir d'aliments pas nécessairement très contaminés mais très consommés, comme le pain, contenant cadmium, plomb, mycotoxines, les pâtes (aluminium), le café (cuivre, arsenic inorganique, acrylamide), le lait chez les enfants (plomb, arsenic inorganique). On trouve aussi des mycotoxines et trop d'acrylamide dans les frites, trop de sulfite dans le vin. L’Anses a remarqué une augmentation générale des teneurs en cadmium dans les aliments par rapport à la première étude EAT 1. Il est présent dans 35% des céréales et du pain analysés.
Côté polluants organiques persistants, on trouve des dioxines et PCB dans 86 % des produits analysés, mais l'exposition de la population a fortement diminué en 5 ans. Les effets de l’interdiction des PCB se font sentir. «Il conviendrait de réduire les teneurs de ces contaminants dans les aliments principalement contributeurs, par des réglementations et des actions auprès des filières», estime l’Anses.
«Cette étude montre que les risques tant nutritionnels que chimiques peuvent être minimisés en évitant de consommer régulièrement un petit nombre d'aliments en grandes quantités», conclut l'Anses, qui prône une nouvelle fois une alimentation diversifiée.
Quelle utilisation faire maintenant de ces multiples informations ? Elles confortent les messages antérieurs de l'Anses, notamment en termes de diversification des aliments. Elles permettent d'orienter les recherches, de focaliser sur certaines populations ou groupes de produits.
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- Publié dans : Médecine
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